02/02/2006

Iva Krajnc a commencé à jouer quand elle avait 14 ans, dans la troupe du Theater III à Ptuj en Slovénie. Elle a reçu le Prix Veljko Marcic du Meilleur Espoir féminin pour son interprétation d'Olga dans la pièce "Fireface". Au cinéma elle a brigué les rôles principaux dans les longs métrages Liubljana the beloved, Plastic Nomads et Guardian of the Frontier, dans lequel elle interpète Simona. C'est pour ce rôle que le Magazine Stop l'a nommée Meilleur Espoir féminin de l'année 2002, et qu'elle a reçu le Prix Vesna du Meilleur Rôle Féminin, au Festival du Film de Slovénie en 2002 à Portorož.

Cineuropa: Vous avez beaucoup d'expérience du jeu théâtral, ce qui vous a certainement aidé pour le cinéma. Quels sont les différences entre le cinéma et le théâtre? Avez vous dû réinventer votre façon de jouer?
Iva Kraknc: Je pense que la plus grande différence réside dans la perception du temps. J'ai l'impression que dans un film, chaque événement, expérience, mouvement, ou mot est réalisé sous contrôle à un moment précis, avec une intention spécifique. Au théâtre, tout est magnifié, moins subtile.
Je n'ai pas dû réinventer, mais j'ai vraiment compris le sens du mot "minimalisme". J'ai également découvert combien le lien entre l'acteur et la caméra est important.

En 2002, vous avez joué dans Guardian of the Frontier de Maja Weiss. Ce film a remporté une série de prix pour son côté novateur, cependant il a fallu quatre ans pour boucler le financement du film. Pensez vous que la réalisation est plus difficile pour une femme?
Je pense que les femmes sont parfois moins appréciées, peut-être parce que, elles sont d'une certaine façon, encore taxées de peu fiables! En général, les réalisateurs en Slovénie doivent attendre assez longtemps avant de pouvoir commencer à tourner. Nous sortons peu de films par an. Ce n'est pas surprenant que Maja ait dû attendre si longtemps pour faire son premier film. Mais la situation s'améliore. Quelques réalisatrices slovènes ont déjà prouvé leurs talents.

Pouvez vous nous parler de Liubljana the beloved et de votre dernier rôle dans le film allemand Plastic Nomads?
Ljubljana the Beloved est un film basé sur les mémoires de Ljubljana sous l'Italie occupée durant la Seconde Guerre Mondiale. C'est un film autobiographique réalisé par Matjaž Klopčič, une des réalisatrices slovènes les plus renommées. Mon personnage est une sorte de mémoire, d'idéalisation et de réalisation de ce qu'est l'amour durant cette période.
Plastic Nomads est un film complètement différent, réalisé par l'Autrichien Philipp Stary. Le film tourné en numérique raconte l'histoire d'une famille d'hommes appelés Hansi, qui sont à la recherche de leurs idéntités. Mon personnage est une vendeuse de Tupperware en Autriche. Elle remplit leurs vies d'une énergie simple, de joie et de spontanéité.

Quel seraît le rôle de vos rêves, celui qui réaliserait votre essence en tant qu'actrice ?
Ce qui m'intéresse n'est pas nécessairement connecté à un rôle spécifique, mais plus à un texte, un scénario, une pièce. Je ne suis pas trop sélective. Toutes sortes de rôles, de personnages m'intéressent.

Quand on pense à ce moment très productif du cinéma slovène, une large part du mérite revient aux acteurs, entre 30 et 45 ans. Etes vous confiante en l'avenir des films en Slovénie ou bien préférez vous prospecter à l'étranger?
Je pense que c'est ainsi car les réalisateurs ont le même âge que ces acteurs. Ils écrivent à propos des gens qu'ils connaissent bien: la classe moyenne, entre 30 et 50 ans.
Personnellement je suis très positive en ce qui concerne l'avenir des films slovènes, mais il est vrai que nous devons encore beaucoup apprendre, particulièrement dans le domaine de la production.
J'ai toujours été intéressée par les films européens et je voudrais travailler à l'étranger. La Slovénie ne produit que trois ou quatre longs métrages par an. Ce n'est pas assez pour une jeune actrice, c'est pourquoi j'ai commencé à élargir mes horizons. Je trouverais peut-être à me satisfaire ailleurs.