19/04/2006

Du cinéma d'auteur à O crime do Padre Amaro [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], devenu le film portugais le plus performant au box office national, le parcours d' Alexandre Cebrian Valente (né à Lisbonne, en 1968) défiant toute catégorisation, se tourne vers des nouvelles productions ambitieuses (peut-être qu'il préférerait le mot "utopiques").

Cineuropa : Pouvez-vous nous parler de votre formation et de votre parcours avant l'ouverture de votre société de production Utopia Filmes?
Alexandre Valente: j'ai commencé à travailler dans le domaine de la production au début des années 90, tout d'abord dans la publicité et puis j'ai pu réaliser mon rêve de travailler dans le cinéma portugais. J'ai pu collaboré avec quelques cinéastes et directeurs de productions très intéressants, au niveau national et international. J'ai produit quelques films, considérés comme des "projets difficiles". J'ai été producteur exécutif sur plusieurs séries pour la chaîne publique RTP et pour la chaîne privée SIC. J'ai été responsable du projet "SIC Filmes" et, en 2004, j'ai décidé de créer ma société de production, Utopia Filmes. Je croyais qu'il était possible de créer un système de production alternatif au Portugal. Un de nos projets fut O crime do Padre Amaro.

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O crime do Padre Amaro est le film Portugais le plus performant au box office national. Pouvez vous décrire le processus de financement et de production du film?
Manuel Fonseca, l'ancien directeur de programmation de la SIC, a pris contact avec moi pour la création d'une série inspirée du roman d'Eça de Queirós. Le 4 mars 2005, j'ai accepté de relever le défi et puis nous avons décidé de faire non seulement une série télé mais aussi un long métrage. Nous avons tout fait sur une période de sept mois: l'adaptation du roman au XXI siècle, la création des intrigues parallèles pour atteindre une "cible" plus jeune, la bande originale rassemblant les dernières tendances musicales, réunir le meilleur casting et la meilleure équipe technique, préparer la bande annonce, le making of, la série télé, le DVD. Le film est sorti en première au CCB, à Lisbonne, le 20 Octobre 2005. Lusomundo a distribué le film sur 30 copies. Depuis le moment de l'adaptation jusqu'à la première présentation, ce fut la processus de production le plus rapide de l'histoire du cinéma portugais.

O Crime..., c'est un projet ouvertement commercial, très différent des films d'auteur (Oliveira, Pedro Costa) sur lesquels vous avez travaillés avant. Quel genre de films sont envisagés par Utopia Filmes?
Utopia Filmes est une société de production jeune et alternative. Nous cherchons à être reconnus pour notre compétence et notre créativité; en croyant à nos projets, pour arriver à aller jusqu'au bout sans devoir attendre ni des soutiens financiers ni des schémas de financement complexes. Nous voulons porter des projets très différents et être autonomes. Nous avons un département de créatifs, des amis également, et tous les moyens de postproduction afin de réaliser nos "utopies".

Quels sont les réalisateurs avec qui vous aimeriez travailler?
J'aimerais bien continuer à travailler avec Manoel de Oliveira. Je l'admire et il y a une amitié qui me lie à lui et à ses films. Parmi les Portugais, j'aime João Canijo, Tiago Guedes et Frederixo Serra, et j'aimerais aussi croiser la voie des frères Cohen, de Kusturica, de Benigni, de Marco Tullio Giordana, de Fernando Meilleres, de Walter Sales, d'Almodóvar, d'Amenabar, de Klapish, de Wong Kar Wai, de Woody Allen, de Tim Burtom, de Bergman, de Clint Eastwood, de Saura et de tous les autres qui croient à leurs projets et qui se battent pour eux jusqu'au bout. J'aurai peut-être la chance de travailler avec quelques-uns (rires)…

Qu'attendez-vous de votre participation à l'initiative "Producers on the move"?
D'abord, j'ai à remercier l'ICAM pour cette nomination. À Cannes, j'aimerais bien rencontrer d'autres producteurs dynamiques et "utopiques", capables d'établir des synergies, d'accepter des défis et de coproduire avec Utopia Filmes.

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