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Ariane Payen • Productrice

Producer on the Move 2006 – Luxembourg

par 

Après plusieurs années de travail du côté de l'animation, Ariane Payen fonde avec Lilian Eche Luxanimation en 2001, à la fois maison de production et studio. Depuis, cette maison de production animée par le goût du cinéma a produit plus de 170 heures de séries et de dessins animés et se lance dans de nouveaux défis comme Renaissance [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Aton Soumache
interview : Christian Volckman
fiche film
]
(lire le Focus).

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Cineuropa : Passionnée de cinéma, pourquoi vous être orientée vers l'animation ?
Ariane Payen : J’ai commencé dans le long métrage de fiction à Anvers. L’école fut excellente mais un peu rude. Le producteur était la preuve que la réalité dépassait la fiction : Porsche, chèques en bois, drogue sur le plateau, notes de frais incluant des bars louches... Après 6 mois complets sans être payée et un nombre assez impressionnant d’humiliations en tous genres (j’ai conservé mon intégrité physique, je vous rassure !) pendant deux ans, je me suis dit que je m’étais sans doute trompée de voie... J’ai donc postulé de "l’autre côté" : distributeurs, chaînes de TV, programme MEDIA et j’ai été engagée chez Cartoon. C’est comme ça que je suis "tombée" dans l’animation. Au bout de 4 ans, c'est l’administration et la technocratie liées à Media qui m'a rendue folle… J’ai alors "re-postulé" côté production et les contacts étaient nombreux grâce aux 4 ans chez Cartoon mais dans l’animation... Me voilà donc chez Neurones à Liège (devenu Neuroplanet ensuite), un groupe avec maisons de production et studios en France, au Luxembourg, en Belgique, au Canada, au Portugal et en Corée.

Vous êtes belge et vous avez travaillé en Belgique pendant plusieurs années. Mais vous avez crée votre société Luxanimation au Luxembourg. Qu'est-ce qui vous y a conduit ?
En 2001, quand Neuroplanet tombe en faillite, c’est au Luxembourg que nous recréons quelque chose grâce à leur politique de CIAV, système simple et solide. Les charges sociales luxembourgeoises ne sont pas sans avoir un certain attrait non plus… Au travers de LuxAnimation, nous avons d’abord exploité un savoir faire que nous possédions déjà mais je ne souhaitais qu’une chose : revenir à mes premières amours, le cinéma et la fiction. C’est comme ça que nous avons coproduit deux longs métrages : Renaissance d’abord ; la Jungle ensuite. Renaissance est un projet qui aurait fait fuir plus d’un producteur à cause de la technique de motion capture. En effet, même si on travaille avec de vrais acteurs sur un vrai plateau de cinéma avec une infrastructure assez habituelle aux films traditionnels, les 24 caméras infrarouges, les costumes "combinaisons" remplis de capteurs, les décors épurés en noir auraient semblé bien bizarre mais pas à un producteur d’animation qui lui, justement, est rassuré par cette technologie. J’étais heureuse comme tout de m’investir sur ce projet, à mi chemin entre l’animation classique et le live. Et, en effet, le public visé est de l’ado-adulte. On est loin des petits enfants de Franklin la Tortue. Ensuite, les mêmes producteurs nous ont donné la possibilité de coproduire La Jungle, fiction pure, premier film de Matthieu Delaporte. Le but est de continuer sur cette lancée de longs métrages d’animation (toutes techniques confondues) et de fiction suivant les opportunités...

Vous n'avez pas fondé qu'une maison de production mais aussi un studio. Les deux allaient de paires pour vous ?
La maison de production nous permet de rentrer en coproduction sur différents projets et de travailler au Luxembourg avec différents partenaires en sous-traitance. Le studio (3D et compositing/effets spéciaux) nous permet de garder les mains dans le cambouis et le contact avec la réalité de la fabrication. Quand vous êtes très "branché" nouvelles technologies et que vous tenez à suivre l’évolution et les nouveautés du marché, rien de tel qu’un laboratoire avec cette ouverture sur la "vraie vie" et aussi la concurrence.

Comment considérez-vous cette initiative de l'EFP ? C’est une première occasion pour moi de participer au Festival de Cannes et j’espère en avoir une réelle vision "de l’intérieur". J’en attends également des contacts pour le plus long terme et des rencontres d’alter ego ou de complémentarité...

Vous êtes particulièrement au cœur de l'Europe, en tant que Belge vivant au Luxembourg et travaillant en plus dans l'animation, où les savoir-faire techniques sont nomades. Quelle importance y accordez-vous ?
Pour moi c’est crucial. C’est un atout majeur que j’ai en cherchant des partenaires. Le côté central, le côté "culture", "points européens" pour les systèmes d’aide respectifs… Les animateurs viennent travailler avec nous le temps d’une production ou plus mais ça ne les rebute pas, au contraire !

Quels sont vos prochains projets ?
Nous venons de signer un long métrage avec les Etats-Unis sur un film tiré d’un court métrage "9", réalisé par un jeune réalisateur prometteur, Shane Acker, poulain de Tim Burton. La totalité de l’animation 3D sera effectuée au Luxembourg en collaboration avec Attitude Studio avec qui nous avons déjà travaillé sur Renaissance. Nous sommes également sur un projet intitulé « La Planète des Vents » avec Denis Friedman Productions, long métrage d’animation 3D de très haute qualité. Dans les deux cas, les publics visés ne sont pas les petits enfants...

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