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Pierre-Alain Meier • Producteur

Regard tourné vers le grand large

par 

- Producteur aux semelles de vent qui cultive le cinéma dans le monde entier, Pierre-Alain Meier est de retour en Suisse avec Pas douce, second film de Jeanne Waltz

Né dans le Jura suisse en 1952, Pierre-Alain Meier, formé à l’INSAS de Bruxelles, allie réalisation (Thelma, 2002) et production. Directeur de la société Thelma Film (Zurich) depuis 1988 et de Prince Film (Genève) depuis 2006, il a produit autant en Afrique (Idrissa Ouédraogo, S. Pierre Yameogo, Djibril Diop Mambéty, Merzak Allouache), en Amérique latine (Fernando Solanas), en Asie (Rithy Panh), qu’en Europe (Sotiris Goritsas, Karim Dridi) et en Suisse (Markus Imhoof, Alain Tanner…). Le voilà de retour en Suisse avec Pas douce [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Jeanne Waltz
interview : Pierre-Alain Meier
fiche film
]
, second long métrage de sa compatriote Jeanne Waltz.

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Vous êtes suisse, vous vivez en Suisse, mais la moitié des vingt-cinq films que vous avez produits sont signés par des cinéastes d’autres continents. Vous sentez-vous à l’étroit en Suisse ?
Pierre-Alain Meier : Oui et non. Tout a commencé par ma rencontre avec Idrissa Ouédraogo et l'Afrique, où j'ai débarqué à Ouagadougou une nuit d’avril 1988, pour une première production improbable (Yaaba, 1989). L'Afrique, ça m’a tenu: il m’a fallu y produire quatre films au cours des années suivantes pour comprendre et finalement trouver un chemin pour la quitter. Ont suivi l’aventure cambodgienne des Gens de la rizière avec Rithy Panh, déjà avec le producteur Jacques Bidou – avec qui je coproduis actuellement Salt of this Sea d’Annemarie Jacir en Palestine – puis Flammen im Paradies en Inde avec Markus Imhoof. L’échange avec un réalisateur du Sud et une équipe technique généralement mixte (Nord-Sud), sans renoncer aux plus hautes exigences artistiques et cinématographiques, m’ont formé et fait découvrir des mondes que j’avais plutôt ignorés jusque-là. Par ailleurs, pour les cinéastes du Sud, réaliser un film est généralement moins un acte solitaire que cela ne l’est pour un cinéaste du Nord. Et le producteur atypique que je suis y a trouvé son compte. Mais en vérité, je n'ai jamais totalement "quitté" la Suisse et y ai toujours produit régulièrement.

Comment avez-vous rencontré Jeanne Waltz, qui vit et travaille au Portugal ?
Je l’ai croisée une première fois il y a longtemps, puis il y a trois ans dans le cadre d’un atelier que j’animais avec des producteurs belges (Patrick Quinet) et français (Alain Rozanes et Didier Haudepin) où des projets de films, dont celui de Jeanne Waltz, avaient été sélectionnés. Je ne suis donc pas allé chercher une cinéaste singulière pour échapper à la "suissitude" des auteurs helvétiques.

Qu’est-ce qui vous a convaincu dans le scénario de Pas douce [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Jeanne Waltz
interview : Pierre-Alain Meier
fiche film
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?

L’histoire se passe dans la Jura, à La Chaux-de-Fonds, qui est ma région d’origine, et où je n’avais jamais tourné. S’il s’était agi d’un film au Portugal, je ne crois pas, malgré toute l’amitié que je porte à Jeanne Waltz, ainsi que malgré son talent et la qualité de son projet, que je me serais lancé dans cette aventure. Par ailleurs, nous avons décidé avec Didier Haudepin (coproducteur français) de produire ce film en partageant les risques et le travail. Je vieillis, j’aime de plus en plus collaborer. Et puis il faut peut-être préciser que je viens d’adopter trois petits enfants (en Ethiopie et en Inde) et que je calcule un peu plus mon temps.

En votre qualité de réalisateur, avez-vous été très interventionniste ou avez-vous laissé toute liberté à Jeanne Waltz ?
J’évite les projets où je pourrais être trop tenté de mêler mes frustrations d’auteur. Je préfère vider mon excès d’altruisme accumulé au fil de certaines productions en développant mes propres projets...

Le film est coproduit par Didier Haudepin (Bloody Mary Productions), qui endosse comme vous la double fonction de producteur délégué et exécutif. Comment vous êtes-vous partagé le travail ?
C’était intéressant et compliqué, d’autant que Didier Haudepin est lui aussi auteur et réalisateur. Mais au final, c’était une riche expérience.

Quel est le budget du film?
1,7 millions d’euros.

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