Alejandro Miranda • Distributeur
"La situation actuelle est honteuse"
- Copilote de la société indépendante Versus Entertainment, Alejandro Miranda mise sur le talent original de Nacho Vigalondo malgré une conjoncture difficile pour les petites structures
Alejandro Miranda, de la modeste société de distribution Versus Entertainment, l'assure : "Nous aimons distribuer peu, mais bien. Par le passé, nous avons lancé des films comme Brick de Rian Johnson ou Nine Lives de Rodrigo Garcia. Nous avons un contrat avec les Américains de MGM pour distribuer cinq films, dont le dernier en date était Lars and the Real Girl. Nous lancerons aussi I'm a Cyborg, But That's OK de Park Chan-wook et le dernier vainqueur du Festival du film asiatique de Barcelone, Secret Sunshine de Lee Chang-dong. C'est un cinéma d'auteur de qualité, soigné et trié sur le volet". À présent, Versus s'apprête à lancer Los Cronocrimenes [+lire aussi :
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fiche film], le titre espagnol attendu actuellement avec le plus d'impatience.
Cineuropa : Peut-on dire que la carrière de Los cronocrímenes a été très particulière jusqu’à présent, puisqu'il a eu plus de succès dans des festivals internationaux qu'en Espagne ?
Alejandro Miranda: Oui, on peut qualifier sa carrière de particulière, mais hélas, cela arrive souvent en Espagne. En général, le talent espagnol est davantage apprécié à l’étranger. Mon associé, Adrián Guerra, responsable de production chez Versus, a connu un cas similaire avec le réalisateur Luiso Berdejo. Après avoir monté un projet, il a fini par signer pour un film aux États-Unis alors qu'en Espagne, nous sommes à peine parvenus à attirer l'attention. Évidemment, maintenant, tout le monde veut travailler avec lui.
Pourquoi avez-vous reculé plusieurs fois la date de sortie. Est-il si difficile de lancer un film en Espagne ?
Pour une petite société de distribution comme la nôtre, c'est très compliqué. Le nombre de films sortant chaque semaine est exagéré et les exploitants ont beaucoup d'arrangements avec des sociétés plus grandes. Voilà pourquoi il est compliqué de faire son trou et de trouver la bonne date pour lancer un film.
Les télévisions espagnoles ont-elles acquis les droits de diffusion du film ?
Nous n'avons pas fermé cette porte ; nous commencerons à travailler avec les télévisions une fois le film dans les salles. Pour le moment, nous nous soucions surtout de la sortie au cinéma et en DVD, car nous voulons faire une édition très spéciale pour tous les fervents de Nacho Vigalondo.
Sur combien de copies sort le film ? A quel public s'adresse-t-il ?
Nous distribuerons le film sur une petite échelle d'environ 60 copies. Il s'adresse à tous les spectateurs qui aiment le bon cinéma et le genre fantastique et aux fans de Nacho, car il en a beaucoup !
Comment voyez-vous l'avenir du cinéma ? Pensez-vous que les modes de distribution et de commercialisation des films vont changer, comme beaucoup le prédisent ?
Il faudrait des lignes et des lignes pour répondre à cette question. Pour résumer, je dirais que la situation actuelle est honteuse : les téléchargements illégaux sont en train de détruire l'industrie du cinéma. On ne peut pas tolérer que 210 millions de films soient téléchargés illégalement chaque année dans ce pays. De fait, il est évident que la distribution va évoluer, mais c'est dommage que ce ne soit pas une évolution naturelle du marché.
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