17/05/2009

Admirateur déclaré du cinéma de Jean-Pierre Melville, le virtuose réalisateur hongkongais Johnnie To a livré aujourd’hui avec Vengeance [+lire aussi :
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fiche film], présenté en compétition au Festival de Cannes, un thriller d’auteur dans son style très caractéristique agrémenté cette fois d’une touche française avec le charismatique chanteur et acteur Johnny Hallyday en tête d’affiche.

Financée majoritairement par l’Hexagone, cette recette franco-chinoise se nourrit de la maestria made in To en matière d’éclairage en clair-obscur, de fusillades chorégraphiées et de maîtrise du tempo à base de ralentissements et de brusques accélérations, le tout relevé par une pointe d’humour décalé. Maîtrisé par un spécialiste, ce classique visuellement très réussi, rallie une compétition cannoise marquée cette année par la grande variété de genres des titres présentés, du film d’horreur (Park Chon-wok, Lars von Trier) à la quasi comédie générationnelle (Ang Lee) en passant par le long métrage d’époque romantique (Jane Campion) jusqu’à l’érotisme (Lou Ye) ou encore l’immersion dans la jungle de la criminalité en prison (Audiard) ou en dehors (Brillante Mendoza et donc Johnnie To).

Vengeance retrace la quête de Francis Costello (hommage direct au Jeff Costello incarné par Alain Delon dans Le Samouraï de Melville), un malfrat français à la retraite se retrouvant à Macao où son gendre et ses petits enfants ont été assassinés alors que sa fille (Sylvie Testud) est entre la vie et la mort. Interprété avec force et hermétisme par Johnny Hallyday, le vieil homme en train de perdre la mémoire engage trois tueurs pour l’aider à accomplir sa vengeance. Ensemble, ils remontent la piste vers le donneur d’ordre en passant par Hong-Kong. Les balles voleront et l’amitié virile sera au rendez-vous.

Produit par les Français d’ ARP Sélection avec la société de Johnnie To (Milky Way Image) en association avec Media Asia Films, Vengeance est vendu à l’international par les Parisiens de Kinology. A noter également que l’industrie cinématographique française semble avoir les yeux rivés sur l’Asie puisque Rosem Films a piloté le montage financier de Spring Fever [+lire aussi :
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fiche film] du Chinois Lou Ye, JBA Production celui de Visage [+lire aussi :
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fiche film] du Malaisien Tsaï Ming-Liang et Swift Productions celui de l’étonnant Kinatay [+lire aussi :
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fiche film] du Philippin Brillante Mendoza, trois films en lice pour la Palme d’Or 2009.