17/05/2009

Mia Hansen-Löve, 27 ans, ancienne collaboratrice aux Cahiers du Cinéma découverte à Cannes il y a deux ans avec son premier long métrage, Tout est pardonné [+lire aussi :
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interview : David Thion
interview : Mia Hansen-Löve
fiche film], a présenté son deuxième film, Le Père de mes enfants [+lire aussi :
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interview : Mia Hansen-Løve
fiche film], ce matin dans la section Un Certain Regard.

Louis-Do de Lencquesang y joue le rôle de Grégoire, producteur hyperactif dont la société, Moon Films, est connue pour soutenir des réalisateurs alternatifs. Il est entièrement dévoué à son travail, de même qu'à sa femme et ses trois filles et parvient à leur cacher les terribles difficultés financières de sa société jusqu'à ce que son désespoir l'emporte et qu'il mette fin à ses jours. Il laisse donc derrière lui sa famille, ses dettes et plusieurs films inachevés. C'est alors à ses proches et ses collaborateurs de gérer son héritage.

Hansen-Löve, montée sur scène pour présenter son film, n'a pas caché sa nervosité, mais elle a démenti la suggestion que son film est un hommage à feu le producteur Humbert Balsan, bien qu'elle l'ait rencontré et que son personnage lui ressemble fortement par son charisme et son tragique suicide. Plus qu'un hommage personnel à ce producteur indépendant (disparu en 2005), Le Père de mes enfants est avant tout un film sur les amoureux du 7ème art qui en montre à la fois le côté destructeur et les aspects rédempteurs dans la vie de ceux qui s'y vouent personnellement et professionnellement.

"Je dirais que mon film parle de tout reprendre à zéro, a dit la réalisatrice, et c'est pour cela que la mort intervient au milieu du récit et pas à la fin ou au début. Cette structure symétrique met à l'épreuve et interroge l'idée du nouveau départ. La mort du producteur n'est pas la fin de l'histoire : c'est un moment central dans une histoire qui va au-delà de sa mort".

En dépit de ce que suggère le titre, la deuxième partie du film s'intéresse davantage à la fille aînée du producteur qu'à son épouse, la mère de ses enfants. Il adopte le ton du drame familial qui explore les histoires cachées du passé et ouvre la porte à la rédemption par le cinéma. Ce dernier n'est probablement pas plus important que la vie même, mais c'est parfois dans le cinéma que les gens trouvent des réponses à leurs vies.

Ce deuxième long métrage solide asseoit Hansen-Löve parmi les talents les plus intéressants de la nouvelle génération des réalisateurs français. Le Père de mes enfants a été produit par Philippe Martin et David Thion pour Les Films Pelléas, en coproduction avec 27 Films Production. Les ventes internationales en sont assurées par Les Films du Losange.

(Traduit de l'anglais)