VENISE 2009 Contrechamp italien
Cosmonauta, quand les communistes voulaient conquérir le ciel
par Michela Greco
Luciana va, vêtue comme une petite mariée, faire sa première communion avec ses camarades, mais soudain, elle s'éloigne du groupe, s'enfuit de l'église et se réfugie chez elle. Plus tard, elle explique à sa maman qu'elle ne pouvait pas communier, car elle est communiste. C'est ainsi, avec un long travelling qui suit la course de la petite pendant que défile le générique, que commence Cosmonauta [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], premier film de la Romaine Susanna Nicchiarelli, 33 ans, qui a été formée au métier de réalisatrice au Centre expérimental de cinématographie et a été la collaboratrice de Nanni Moretti. Elle présente ce long métrage dans la section Contrechamp italien de la Mostra de Venise (lire aussi son interview).
Pour ce premier film de fiction, la réalisatrice a choisi d'évoquer un monde et une époque qu'elle n'a pas connus : les temps de la guerre des étoiles, quand l'Italie aussi devait choisir entre les austronautes américains ou les cosmonautes russes, étant, dans un contexte de Guerre Froide, divisée entre démocrates chrétiens et communistes. Luciana, interprétée par Miriana Raschillà, pour la première fois à l'écran, n'hésite par à choisir la trace rouge laissée par son père disparu et passe son adolescence entre les sections du PCI et de tumultueux amours juvéniles. Nicchiarelli crée dans Cosmonauta un monde coloré et naïf truffé de symboles qui n'existent plus. Le film est une comédie qui décrit avec légèreté la transformation d'un pays qui vivait au rythme d'un imaginaire aujourd'hui complètement disparu, mais si la thématique est originale, la narration manque de concision.
Cosmonauta, produit par Fandango et Rai Cinema (qui lancera le film en Italie le 11 septembre), est également interprété par Claudia Pandolfi dans le rôle de la mère, femme au foyer conformiste et sans passion, et par Sergio Rubini dans le rôle du beau-père fasciste et rigide dans le confort duquel elle se réfugie. Les aventures de la jeune héroïne alternent en outre avec divers documents d'archives, notamment des images de la petite chienne Laïka, de Gagarine, de Tereshkova (première femme dans l'espace) et des foules en extase devant les "hommes des étoiles".
(Traduit de l'anglais)
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