email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VENISE 2009 Contracampo Italiano

Il compleanno : Marco Filiberti sur les pas de Visconti

par 

Cette année, le fantôme de Luchino Visconti hante plus que de coutume le Lido et ce n'est pas du fait de la proximité de l’Hôtel des Bains (et ses somptueux salons où fut tourné Mort à Venise). C'est que deux auteurs italiens renvoient dans leurs films, de façons différentes et peut-être sans s'en rendre compte, à l'auteur du Guépard. Il y a d'un côté Luca Guadagnino, dont le film Io sono l’amore [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Luca Guadagnino - réalisat…
fiche film
]
a été vu par beaucoup comme un hommage à Violence et passion, et puis il y a Marco Filiberti qui, dans l'incipit sous forme d'opéra d'Il compleanno [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, rappelle Senso (avec Wagner à la place de Verdi et le théâtre Pergolesi de Jesi à la place du Fenice) puis s'aventure justement dans le territoire de Mort à Venise.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Dans ce film, la vie du psychologue Matteo (Massimo Poggio), père de famille amoureux et marié à la douce Francesca (Maria de Medeiros), est troublée par l'arrivée du beau David (interprété par le mannequin Thyago Alves, pour la première fois à l'écran), le fils d'un couple d'amis (Alessandro Gassman et Michela Cescon). Le jeune homme réveille en lui, qui était jusqu'ici un champion de la rationalité (il est psychologue de son métier), un désir incontrôlable. La cohabitation des cinq personnages sous le même toit, le temps d'un été à Sabaudia, aura des conséquences imprévues, voire très prévisibles (mais c'est un bien) puisque Filiberti (dont c'est le deuxième film après Poco più di un anno fa) rêve manifestement de nous livrer un mélo moderne, avec beaucoup de drames à la clef.

Il manque toutefois au film cette incandescence qu'avaient les oeuvres de Douglas Sirk qui, à l'âge d'or du genre mélo, ravissaient le public mais font ici place à une culture des vieilles références (le film parle de Proust, de Tristan et Iseult, de Schopenhauer), comme si le mélodrame avait renoncé à sa vocation populaire pour se tourner vers les "happy few" en mesure de déchiffrer les citations et incursions du film dans le kitsch (la première apparition de David est une scène de masturbation rythmée par la musique de Maledetta primavera de Loretta Goggi, icône de l'imaginaire gay italien).

Le scénario de Filiberti (dont le talent de réalisateur est supérieur à son talent de scénariste et dialoguiste) ne convainc pas non plus par le choix qu'il fait de trahir le registre dramatique (car autour des personnages gravitent deux figures complexes, une patiente de Matteo interprétée par Piera Degli Esposti et l'oncle de David, incarné par Christo Jivkov, qui est le seul à deviner ce qui se passe) en insérant dans le récit un personnage incongru de comédie à l'italienne (un impénitent chasseur de jupons qui a toujours le mot pour rire) interprété par Gassman.

Il compleanno, produit par la société Zen Zero d'Agnès Trincal et Caroline Locardi, avec la participation des Ateliers d’écriture Evian éQuinoxe et le soutien de la Commission du film de la région des Marches, n'a pas encore trouvé de distributeur italien.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy