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VENISE 2009 Compétition / Italie

La doppia ora, une histoire d'amour déguisée en thriller

par 

Le quatrième et dernier titre italien à être projeté en compétition à la Mostra de Venise, La doppia ora [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Giuseppe Capotondi
fiche film
]
, raconte l'histoire d'amour d'un ex-policier nommé Guido (Filippo Timi) et d'une serveuse slovène baptisée Sonia (Ksenia Rappoport), qui se sont rencontrés grâce au "speed dating" et vont vivre une relation étonnamment intense jusqu'à ce qu'il meure au cours d'un cambriolage perpétré dans la villa où il travaille comme gardien. Ce film, qui est le premier long métrage de Giuseppe Capotondi, 41 ans, et a été produit par Indigo Film avec Medusa (qui le distribuera sur 430 écrans italiens à partir du 9 octobre), a le courage de prendre le chemin du cinéma de genre pur sans prétentions métaphoriques ou de cinéma d'auteur, mais joue tant avec le thriller qu'il le transforme tantôt en film d'horreur paranormal, tantôt en film noir psychologique, tantôt en polar.

Le récit, composé par Alessandro Fabbri, Ludovica Rampoldi et Stefano Sardo, prend de même des directions multiples et inattendues : l'événement-clef, à savoir le cambriolage, met en fait en branle un système narratif complexe et original qui présage des revirements de situation et des révélations en continu. Pour Capotondi, qui est déjà l'auteur de dizaines de vidéo-clips et de spots publicitaires, La doppia ora est "une histoire d'amour déguisée en film de genre" pour laquelle il a utilisé "tous les mécanismes du thriller pour raconter la petite histoire de deux personnes qui n'arrivent pas à saisir leur deuxième chance. Il y a la scène d''horreur' de la baignoire, l'utilisation du moniteur en circuit fermé, la femme enterrée vivante ; tout cela renvoie à des éléments classiques du genre, mais nous avons utilisé ce dernier pour raconter autre chose".

Sonia est un personnage ambigu qui évolue, désorientée, entre réalité et rêve ; Guido est un jeune homme gentil mais désabusé qui hésite entre amour et soupçon. Tous les deux, dans ce récit, ont des histoires, des identités et des motivations fluctuantes. L'habilité de Capotondi, et des acteurs, est de toujours maintenir la crédibilité de ce sac de noeuds ambitieux et tellement compliqué que l'actrice Ksenia Rappoport avoue avoir eu quelques difficultés pour entrer dans le personnage de Sonia : "Je devais être gentille, belle et romantique puis d'un coup je devais mourir, puis devenir méchante. Lire le scénario a été un parcours aventureux, mais finalement quand on s'est mis à tourner j'ai cessé de me demander qui j'étais vraiment". Filippo Timi, de son côté, a surtout apprécié l'incipit : "c'est un sain début, a-t-il expliqué avec amusement, dans lequel les deux personnages se rencontrent dans le cadre d'un 'speed date' où ils cherchent la même chose : une nuit de sexe sans complications. Un homme pourrait continuer de vivre comme cela jusqu'à 60 ans, plus même à en croire ce qu'on lit dans les journaux, mais au lieu de cela Guido tombe amoureux".

Capotondi, surpris et heureux d'avoir été sélectionné en compétition à la Mostra, a déclaré : "C'est une grande responsabilité et j'ai bien peur parce que le jury va mesurer mon travail à la même aune que celui d'un auteur comme Herzog. C'est un mélange de bonheur et de crainte".

(Traduit de l'anglais)

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