15/01/2010

Depuis plus d’un an, les professionnels belges s’interrogent sur les problèmes de la diffusion du cinéma national en Belgique francophone. Si plusieurs enquêtes ont été menées, notamment sur le parc de salles, la difficile équation d’une meilleure diffusion restait très abstraite du fait d’une inconnue de taille : le point de vue du public. Le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Communauté française a donc commandité une étude réalisée en septembre dernier : L’image du cinéma belge auprès de la population francophone belge.

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fiche film] poussent à relativiser un constat souvent trop noir, le sentiment général est bien que le public francophone est déconnecté de son cinéma. Les résultats de l’enquête offrent un éclairage précieux sur la question. On constate que le cinéma belge actuel souffre d’un réel manque de notoriété, et que la discrétion de sa promotion représente un réel frein à l’adhésion du public. Ce dernier, interrogé sur sa perception du cinéma belge, cite presque comme un seul homme les frères Dardenne et Benoît Poelvoorde. On constate que sa connaissance de son cinéma n’est pas loin de sentir la naphtaline : Rosetta, C’est arrivé près de chez vous, Le 8ème Jour, autant de films qui ne datent pas d’hier. La situation est encore plus préoccupante chez les jeunes. Lorsqu’on leur demande de citer un réalisateur belge, 60% ne se prononcent pas !

Evidemment, l’attirance pour le cinéma belge doit se contextualiser dans une démarche globale plus proche de la consommation que de la culture. Seuls 6% des belges francophones vont au cinéma plus d’une fois par mois (autant chercher du public dans une botte de foin pour la petite dizaine de films qui sortent chaque semaine), et 50% d’entre eux associent cette sortie à une visite au fast food. De plus, le public plébiscite les comédies (à 39%), les films d’action (34%) et les films romantiques (17%) : on n’est pas vraiment dans le cœur de cible de la production belge.

Le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel a donc annoncé sa volonté d’œuvrer sur le terrain de la notoriété, notamment en engageant un expert en marketing, mais aussi de l’exploitation, en soutenant les salles qui prolongeront la visibilité des films, et en contribuant à optimiser les réseaux parallèles de diffusion.