05/03/2010

Alors que le coup d’éclat des exploitants européens en général, et belges en particulier, avait été largement relayé par les medias, la FedCin (Fédération des Cinémas de Belgique) a annoncé le 3 mars dernier que les exploitants belges avaient décidé de lever leur menace de boycott à l’encontre de Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton, le nouvel opus de l’écurie Disney. La puissance commerciale du géant du divertissement qu’est Disney a donc fait mouche partout en Europe, puisque les exploitants italiens et néerlandais sont eux aussi revenus sur leur menace de boycott.

Alors qu’en Angleterre la communication d’Odeon laissait entendre que Disney avait reculé sur la longueur du délai entre la sortie en salles et l’édition DVD, ses concurrents, Cineworld et Vue avaient eux trouvé un accord incluant la réduction de la fenêtre de délais à 13 semaines. Les exploitants belges ont vraisemblablement accepté le même accord que Cineworld et Vue, puisque la fenêtre d’exploitation sera bien réduite à 3 mois pour Alice en Belgique. La FedCin précise néanmoins que Disney s’est engagé à ce que cette pratique reste une exception (on parle de 3 films seulement dans les deux prochaines années en Angleterre).

Si tout est bien qui finit bien pour Alice, cette mobilisation de FedCin reste remarquable à l’échelle de la Belgique. En effet, dans un secteur ultra-concurrentiel où Kinepolis occupe une position que d’aucuns trouvent trop majoritaire, ce front commun mérite d’être noté, tant les relations entre le super-groupe et les autres exploitants peuvent parfois être houleuses. La FedCin regrette néanmoins que le secteur politique soit resté plus que discret sur la question. L’absence de législation en Belgique maintient effectivement le milieu dans une incertitude douloureuse. Si l’union fait pour l’instant encore la force, on peut s’interroger sur la pérennité de cette entente et des promesses de Disney, et surtout, si les autres studios cèderont sur le prochain film qui fera l’objet d’un tel chantage.