10/03/2010

Il est un art, typiquement italien, de "s'arranger". Achille (Eduardo Tartaglia) le sait bien qui pour survivre compile les formulaires à l'état civil de Naples et perd, du jour au lendemain, travail et maison, à sa crise financière s'ajoutant la dégradation de sa relation sentimentale avec la belle Brigida (Veronica Mazza). Pas de soucis : il suffit de prétendre être le cousin d'un mafieux repenti (Biagio Izzo) pour avoir accéder au programme de protection qui lui permettra de se refaire une vie.

La valigia sul letto, troisième film de Tartaglia, comique de scène napolitain populaire en Campanie, envisage sous l'angle de la comédie (aux accents et au rythme très théâtraux) certains maux de la société. Les personnages vivent même pendant quelques temps dans une galerie souterraine, dans "les viscères d'un centre ville déchiré, explique le réalisateur, un élément qui pourrait se prêter à des lectures symboliques sur lesquelles le film n'insiste toutefois pas".

Naples est bel et bien la protagoniste principale, de sorte qu'on n'est pas surpris par la participation du scénariste Elvio Porta (déjà auteur avec Nanni Loy de Mi manda Picone), qui règle au passage des comptes avec la Camorra : "C'est le premier de mes films qui évoque directement la ville, poursuit Tartaglia, et qui traite du réel sur le ton de la comédie à l'italienne, qui a démontré que la comédie n'est qu'une tragédie vue sous un autre angle".

Naturellement, Medusa Film, qui lance le film le 12 mars sur près de 150 copies, mise fortement sur la Campanie (où le film précédent de Tartaglia, Ci sta un francese, un inglese e un napoletano [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] s'est avéré un succès, avec 850.000 euros de recettes) et plus généralement sur le Centre-Sud du pays.

La valigia sul letto, produit par la société Mitar Group d'Eduardo senior et Alessandro Tartaglia, a coûté 1,3M €, dont la moitié a été fournie par le ministère de la Culture, ce dernier ayant reconnu l'intérêt général culturel du film.

(Traduit de l'italien)