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CANNES 2010 Hors Compétition / France

Carlos : le destin des armes

par 

Projection fleuve de 5h19mn aujourd’hui avec la présentation hors compétition au Festival de Cannes de Carlos [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
d’Olivier Assayas qui a fait couler beaucoup d’encre avant même d’atteindre la Croisette en raison de la nature télévisuelle de sa production. Mais le réalisateur tient son pari d’injecter un souffle cinématographique à un thriller s’étendant sur vingt ans et retraçant la destinée incandescente d’un révolutionnaire, terroriste et mercenaire traversant les champs minés de l’Histoire récente.

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D’une qualité formelle indiscutable, Carlos s’empare du spectateur pour un voyage très énergique dans un monde de secrets et de violences, sur les traces d’un tueur assez paradoxal. Mêlant bonne éducation et attirance pour le crime, idéal révolutionnaire collectif et opportunisme individualiste vénal, arrogance et réalisme, fascination pour la célébrité et goût des manœuvres discrètes, la psychologie du Carlos (un parfait Edgar Ramirez) d’Olivier Assayas s’éclaircit au fil des nombreux événements qui jalonnent sa trajectoire.

"On n’a pas fini d’entendre parler de moi. Maintenant je m’appelle Carlos". Londres, 1974, un Vénézuélien nommé Ilich Ramirez Sanchez révèle ses ambitions de gloire à travers l’action directe internationaliste à une jeune Sud-Américaine d’extrême gauche. Déjà membre du FPLP (Front Populaire pour la Libération de la Palestine), il vient de tenter d’assassiner la patron de Mark & Spencer. Montant dans la hiérarchie de son organisation basée à Beyrouth et Aden, Carlos coordonne une prise d’otages de l’Armée Rouge Japonaise à La Haye, fournit en armes les Cellules révolutionnaires allemandes avant d’échapper à une arrestation à Paris en tuant trois policiers. Un fait d’armes qui lui vaut de diriger la spectaculaire prise d’otages des ministres de l’Opep à Vienne fin décembre 1975. Coincé à Alger dans l’avion utilisé pour fuir Vienne, il choisit alors l’argent au détriment des ordres et de la cause révolutionnaire. Il est expulsé du FPLP. Sa carrière de mercenaire médiatique dérive ensuite de Berlin-Est à la Syrie, en passant notamment par Bagdad, Budapest, Bucarest et la Lybie pour se terminer au Soudan par son arrestation et son extradition vers les prisons françaises.

Cette vie tumultueuse croisant de nombreux personnages historiques est développée par un Olivier Assayas alternant habilement l’action pure au son d’un rock violent, des images d’archives, des temps de concentration sur les personnages secondaires (toute la galaxie de l’extrême gauche de l’époque) et une plongée dans les enjeux du terrorisme. Cette vaste entreprise qui ne tient pas toujours le même rythme et renonce souvent à creuser les détails, n’en demeure pas moins un film spectaculaire et prenant, à la hauteur de la légende que Carlos s’est ingénié à créer.

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