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FILMS / CRITIQUES

Le quattro volte

par 

- Un film italien hors normes, vainqueur du Label Europa Cinemas à la Quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes 2010

Il existe un territoire cinématographique, entre documentaire et fiction, poésie et réalité, qui certains réalisateurs visitent pour "s'interroger sur le langage cinématographique et l'aider à se dépasser", a expliqué Philippe Bober (de la société de ventes internationales Coproduction Office) dans un entretien avec Cineuropa à propos des films qui l'intéressent le plus. Au catalogue de Coproduction Office figure notamment Le quattro volte [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Michelangelo Frammartino
interview : Savina Neirotti
fiche film
]
de l'Italien Michelangelo Frammartino, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs. C'est "une oeuvre somptueuse aux franges du documentaire, un voyage poétique qui renvoie au cinéma d'Ermanno Olmi", comme l'a souligné Frédéric Boyer, nouveau directeur de la Quinzaine, dans une autre interview réalisée par Cineuropa.

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Ce film produit par Vivo Film, sélectionné en 2007 pour participer à l'Atelier del Festival di Cannes, rappelle aussi directement un autre grand maître du documentaire italien, Vittorio De Seta. En 1959, ce dernier avait tourné le court métrage I dimenticati, sur la fête de l'arbre qui se tient depuis des temps immémoriaux dans un village de Calabre, Alessandria del Carretto.

Frammartino, né à Milan de parents calabrais, est en effet retouner filmer ce rite ancien, en faisant un des quatre récits qui composent son oeuvre.

Le film est une suite idéale du film précédent du réalisateur, Il dono, lui aussi tourné en Calabre. Frammartino y filme successivement l'homme, les animaux, la végétation et la poussière et relie ces histoires de manière circulaire : un vieux pasteur qui, pour soigner sa toux, avale la poussière récoltée sur le sol d'une église meurt, laissant sa place sur terre à un cabri qui, une fois plus grand, s'aventure dans une grange à bétail ; un sapin géant, après avoir servi de mat de cocagne sur la place du village, est ensuite emmené par des charbonniers et finit en cendres. "Je voulais offrir la dignité d'un récit à ce qui, en général, reste en toile de fond", explique Frammartino.

Une géométrie pythagoricienne, appliquée sous forme de plans fixes, de suggestions hors-champ et de lents mouvements de caméra (notamment dans un plan-séquence remarquable dont le héros est un chien) indique les sources d'inspiration de Frammartino, qui a été formé à l'École de cinéma de Milan et a travaillé sur les installations vidéo expérimentales de Video Azzurro : on y retrouve Abbas Kiarostami, Andrei Tarkovski, Tsai Ming-liang, Béla Tarr. "La Calabre m'a beaucoup influencé au niveau cinématographique pour sa notion de l'espace : c'est un lieu aporétique où la division intérieur/extérieur est brouillée. La région m'a inspiré ces cadrages".

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(Traduit de l'italien)

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