10/06/2010

Une fois n’est pas coutume, Cinergie se penche sur ses voisins flamands, avec une interview du directeur du Vlaams Audiovisueel Fonds. Pierre Drouot, « homme orchestre du cinéma belge », a d’abord réalisé ses propres films, avant de se tourner vers l’enseignement et la production (André Delvaux, Benoît Lamy, Raoul Servais ou encore Toto le Héros). Après une pause carrière parfumée en Provence, il revient au pays, où il prend la tête du VAF en 2005.

Doté aujourd’hui d’un budget de 16.85 millions d’euros, le VAF est depuis 2002 une asbl indépendante de l’administration, dont les décisions sont ratifiées par son propre conseil d’administration. Il soutient la production de 8 longs métrages par an (550 à 650.000€) grâce à sa dotation, et parvient les bonnes années à en soutenir 4 de plus grâce au remboursement des avances sur recettes. Chaque genre bénéficie de sa propre commission, dont une commission FilmLab, qui encadre la « zone de chaos » indispensable à l’innovation.

Depuis quelques années, le VAF s’est donné pour mission de faire connaître le cinéma flamand à l’étranger, démarche qui semble porter ses fruits, puisque depuis 3 ans, le plus grand festival d’entre tous fait la part belle au cinéma flamand. Cannes a ainsi vu défiler Moscou Belgium en 2008, Altiplano, Lost Persons Area et La Merditude des Choses en 2009, et Little Baby Jesus of Flandr cette année. Sur le succès du cinéma flamand en Flandres, Drouot évoque le caractère « communicatif » des films flamands, leur capacité à « regarder les gens dans les yeux ». Il explique également la différence avec le cinéma francophone en soulignant l’importance de l’identification régionale par la langue.

Pour les années à venir, deux chantiers s’imposent. Le premier concerne l’éducation, la clé de voûte du système, où « la relation à l’audiovisuel n’est pas assez valorisée ». Pierre Drouot plaide également pour une stratégie plus globale de soutien au secteur de l’audiovisuel, un centre du cinéma cofinancé par plusieurs ministères, à l’image de ce qui se fait au Danemark, où le Film Institut intègre l’innovation, l’éducation, la culture, l’emploi…