email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VENISE 2010 Journées des Auteurs / Italie

Segre et Segre célèbrent la liberté et les droits de l'Homme

par 

La célèbre photographe italienne Lisetta Carmi et les travailleurs immigrés africains qui ont manifesté à Rosarno en janvier dernier (des événements qui ont tourné à la tragédie) étaient au coeur des deux documentaires européens projetés aux Journées des Auteurs-Venice Days vendredi. La combinaison semble improbable mais les deux oeuvres ont pour point commun l'idée que les membres les mieux assis de la société doivent protéger et défendre les plus vulnérables.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Le photographe nouvellement réalisateur Daniele Segre a souligné que Lisetta Carmi: Un’anima in cammino avait été réalisé sans budget mais avec amour. Carmi, photographe particulièrement active dans les années 1960 et 1970, est connue pour ses portraits de travestis, ceux des habitants des pires bidonvilles du monde et du poète controversé Ezra Pound.

Carmi a grandi sous les lois raciales de l'Italie fasciste et a été expulsée de son école parce qu'elle était juive. Cette expérience l'a marquée pour toujours, de même que sa carrière artistique, à travers laquelle elle a cherché, dit-elle, "à comprendre et capturer avec ma caméra les citoyens les plus marginalisés et les plus pauvres du monde”.

Pour se lier avec les travestis de Gênes, elle s'est habillée en homme. Elle a publié un livre de photographies du poète notoirement antisémite Ezra Pound à sa sortie de l'hôpital psychiatrique et son retour en Italie. Quand elle a commencé à gagner plus d'argent dans le secteur de l'industrie, au lieu d'en gagner grâce aux magazines, cette femme sans compromis a quitté sa carrière florissante pour se retirer dans le premier ashram d'Italie.

Pour le documentaire qui tombe à pic Green Blood, Andrea Segre (aucun lieu de parenté avec Daniele) dit qu'il a préféré attendre que la tempête médiatique de l'hiver autour des événements de Rosarno se calme. Il s'est rendu dans plusieurs centres pour réfugiés où les travailleurs manifestants ont été répartis, "pour écouter ce que le grand public refusait d'entendre".

Ce qui ressort de son enquête, c'est l'horrifiante inhumanité des conditions de vie et de travail des immigrés et le racisme rampant de l'Italie d'aujourd'hui. L'un après l'autre, les gens interrogés évoquent les guerres et la misère qu'ils ont fuies en Afrique pour une vie meilleure, pour se retrouver humiliés, exploités et parfois encore plus pauvres.

Certains de ces hommes étaient sur le Lido qui ont présenté de nouveau leur bouleversante requête d'être simplement traités comme des êtres humains et pas des criminels ou des esclaves légalisés. Ils ont précisé pour le public que la situation n'a pas changé depuis l'année dernière et que bien au contraire, le racisme et la violence ont redoublé bien que comme tous les pays occidentaux, sans ces travailleurs immigrés, l'Italie serait encore plus gravement plongée dans la crise.

Selon Giuseppe Pugliese, qui travaille pour une association pour les droits des immigrés à Rosarno : “Rosarno est devenu ‘Rosarno’, connu s'entend, uniquement parce que les Africains ont réagi, mais dans ce pays, les Rosarnos sont innombrables".

Les droits de Lisetta Carmi n'ont pas encore été achetés pour la télévision. Green Blood passera sur Rai TV à la mi-septembre.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy