email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

INDUSTRIE Italie

Industrie et syndicats sont sur le pied de guerre pour moderniser les crédits d'impôt

par 

Rénover les incitations fiscales accordées au cinéma est "une question de vie ou de mort": ce slogan fort exprime les préoccupations de tous les professionnels du cinéma réunis au sein de l'ANICA, qui a rencontré aujourd'hui les syndicats nationaux (SLC-CGIL, FISTel-CISL et UILCOM-UIL) pour discuter d'éventuels mouvements de protestation dans le cas où le conseil des ministres de mercredi prochain n'approuverait pas le renouvellement triennal des crédits d'impôts pour un montant de 240 millions d'euros.

Une grève générale du secteur serait envisagée qui consisterait en un verrouillage des plateaux de cinéma et de télévision ou quelque chose de plus créatif comme un blitz et un sit-in pendant le Festival de Rome qui commence bientôt.

Le pessimisme est de mise : fin juillet, le ministre de la Culture Sandro Bondi avait rencontré les représentants de l'ANICA et promis le renouvellement des crédits d'impôts ainsi qu'une législation prévoyant un soutien direct de l'État sur les premières et deuxièmes oeuvres, les courts métrages et les documentaires, mais Bondi a été acculé par le ministre de l'Économie Giulio Tremonti, qui a dit non à la restitution de 150 millions au budget du FUS (Fonds unique pour le spectacle), qui risque de s'effondrer à 277 millions d'euros en 2011. Jeudi dernier, Tremonti aurait même répondu à son collègue par cette boutade malheureuse : "Les gens ne mangent tout de même pas la culture".

"La situation se détériore jour après jour", a dénoncé le président de l'Anica, Paolo Ferrari, lors d'une conférence de presse organisée en urgence. "Nous sommes prêts à lutter jusqu'au bout", a-t-il dit. Une mission de médiation pourrait être confiée, pour plus d'efficacité, au vice-président de l'Anica, Giampaolo Letta, directeur de Medusa, société de production et de distribution de la famille Berlusconi.

Les incitations fiscales au cinéma existent en Italie depuis environ un an et demi, en compensation de l'amputation du budget du FUS. Selon une évaluation du département cinéma du ministère de la Culture, les 80 millions investis chaque année par l'État génèrent jusqu'à 3,25 leur valeur, ce qui bénéficie au Trésor comme à l'emploi.

"Il faut empêcher que tout cela soit effacé. Le mécanisme des crédits d'impôt fonctionne parfaitement bien partout, commente le producteur indépendant Andrea Occhipinti. L'état du Michigan a carrément compensé les pertes d'emplois liées à la délocalisation de l'industrie automobile".

La prochaine rencontre entre l'ANICA et les syndicats a été fixée au 13 octobre, dans l'espoir de "trouver une conclusion à l'affaire dans les plus brefs délais", a annoncé Ferrari.

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy