Adieu Luis García Berlanga
Samedi dernier, le cinéma espagnol a perdu une de ses grandes figures, le réalisateur Luis García Berlanga. Il est décédé à l'âge de 89 ans à son domicile madrilène. "Avec Buñuel, c'est un des cinéastes les plus importants de tous les temps", affirme sans détour Álex de la Iglesia, président de l'Académie de cinéma d'Espagne, institution dont Berlanga était président honoraire et co-fondateur.
L'influence du cinéaste sur le cinéma espagnole aura été telle que son style a donné naissance à l'adjectif "berlanguiano". Des oeuvres comme ¡Bienvenido Mr. Marshall! (1953), Los jueves, milagro (1957), Plácido (1961) ou El verdugo (1963), réalisées sous Franco, sont des piliers de la cinématographie ibérique pour la manière dont elles unissent à une critique sociale sous le voile une grande capacité d'observation et un style à la fois amusant et profond. En cette première époque de sa carrière, Berlanga formait un duo artistique avec le scénariste Rafael Azcona. Pour lui, ce fut "l'époque la plus fertile de mon cinéma. Rafael et moi avions la méthode de travail parfaite, c'est-à-dire aucune".
Après la fin du franquisme, Berlanga n'a pas cessé de mettre en scène des chefs d'oeuvre qui font à présent partie de l'imaginaire populaire espagnol, comme La escopeta nacional (1978), Patrimonio nacional (1981), La vaquilla (1985) et Todos a la cárcel (1993).
Il faut aussi souligner son engagement en faveur du cinéma espagnol, comme en témoigne son statut de co-fondateur de l'Académie de cinéma et d'instigateur de la Filmothèque espagnole et des studios Ciudad de la Luz d'Alicante.
(Traduit de l'espagnol)
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