26/11/2002 - Le CNC publie le rapport rédigé par Jacques Renard. Une analyse critique du Fonds européen et les pistes de réformes envisagées

Le Centre National de la Cinématographie vient de publier le rapport Jacques Renard, une évaluation d’Eurimages, le fonds européen de soutien à la coproduction et à la diffusion des œuvres de création cinématographiques et audiovisuelles.
Lancée en mai 2002 par la précédente Ministre de la Culture et de la Communication, Catherine Tasca, la mission Renard a recueilli l’opinion des professionnels du cinéma français sur les objectifs, le fonctionnement et l’efficacité du Fonds Eurimages créé en 1998.
Premier constat: la France est concernée par la moitié des dossiers Eurimages, a contribué au fonds pour 4,2 millions d’euros en 2001 et les productions majoritaires françaises ont totalisé 5 millions d’euros d’aides considérés comme un complément de financement apprécié par les professionnels. Cependant le contexte de croissance des coproductions et des financements internationaux a rendu l’impact d’Eurimages plus faible aujourd’hui qu’hier, et le Fonds a davantage réussi à soutenir la coproduction européenne qu’à favoriser la circulation des films en Europe.
Par ailleurs, le fonctionnement d’Eurimages fait l’objet de critiques sur le manque de lisibilité des règles du jeu, l’«absence d’évaluation artistique des projets», l’inadéquation avec les pratiques professionnelles. Le système existant des deux guichets (films à potentiel commercial, films représentatifs de la diversité culturelle) est tout particulièrement discuté.
Le rapport Renard propose plusieurs pistes de réformes.
D’abord, modifier le système de vote du «un pays, une voix» pour avantager les pays apportant plus de moyens financiers. Ensuite, créer un mécanisme en deux étapes pour les aides (d’abord décision sur le principe, puis décision sur le montant). Enfin, mettre en place une procédure d’évaluation artistique avec la création d’un comité d’experts et de professionnels, et enfin, dernière hypothèse, se retirer du Fonds Eurimages en privilégiant les mécanismes bilatéraux (accords de coproduction et mini-traités) assortis de soutien financier.