Les cinéaste contre le double visa
par Fabien Lemercier
Nouvelle mobilisation des professionnels du cinéma français, cette fois contre une proposition des parlementaires souhaitant instaurer une double tutelle du ministère de la Culture et du ministère de la Santé et de la Famille pour les visas d’exploitation des films.
L’origine de la menace : deux amendements de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée Nationale ajoutés à la proposition de loi UMP sur la diffusion télévisée de programmes violents et pornographiques, qui sera débattue par les parlementaires le 12 décembre.
Jeudi 28, l’ARP (Auteurs-Réalisateurs-Producteurs) et le Bureau de liaison des industries cinématographiques (BLIC) se sont élevés contre cette proposition. Actuellement sous la tutelle du seul ministère de la Culture et de la Communication qui a rendu public mardi son soutien au système en place, les visas d’exploitation des films pourraient donc être aussi soumis à l’approbation du ministère de la Santé et de la Famille. Selon l’ARP, l'introduction d'un visa conjoint conduirait le Premier ministre à avoir sans cesse à arbitrer des divergences entre le ministre de la Culture et de la Communication et le ministre chargé de la Famille. Cela constituerait un très grave précédent en matière de création : «Cet amendement fait du cinéma le bouc émissaire de la lutte contre la violence à la télévision. Alors que les films de cinéma ne représentent que 3 pour cent de la programmation des chaînes de télévision, la création cinématographique constitue à ce jour la production qui est le plus et le mieux encadrée en matière de protection des mineurs contre la violence et la pornographie».
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