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BERLINALE 2011 Panorama Special / Allemagne

Above Us Only Sky, ou l'amour par substitution

par 

Le premier long métrage de Jan Schomburg (34 ans, formé à Cologne ainsi qu'à Varsovie), Above Us Only Sky [+lire aussi :
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, produit par Pandora et présenté à Berlin dans la section Panorama Special, met en scène une drôle de rencontre, un amour singulier qui se noue insidieusement entre Martha, une jeune veuve désorientée (très finement interprétée par Sandra Hüller, l'actrice primée de Requiem [+lire aussi :
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), et un professeur d'université (incarné par le Viennois Georg Friedrich, connu notamment pour Import / Export [+lire aussi :
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) qui lui rappelle étrangement son mari, récemment retrouvé mort par suicide dans un parking de Marseille, où le couple était sur le point de s'installer.

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Le commencement du film dépeint sans grande originalité (à coups de très gros plans sur les baisers échangés entre les draps et de petits moments quotidiens) le bonheur conjugal, où du moins celui de Martha, qui sent bien que quelque chose ne va pas mais est loin d'imaginer ce qui se trame. C'est toutefois sans doute un passage obligé, car on en comprend mieux sa détresse quand cette bulle dans laquelle elle vit éclate inopinément, d'autant plus qu'encore sous le choc de la nouvelle du suicide, elle se rend compte que son mari lui mentait sur ce qu'il faisait des ses journées, ce qu'il était. Ce dernier n'ayant rien laissé derrière lui qui lui permette de comprendre, elle se met à errer, abasourdie, à l'université où il était censé travailler, et en cherchant la vérité, c'est une autre illusion qu'elle épouse en superposant un autre homme, lui aussi déçu par sa vie amoureuse, sur les souvenirs de sa vie maritale.

On comprend que Martha se fâche quand on lui explique que l'amour est "fasciste" et impose son prisme sur l'être qu'on a choisi d'aimer : elle se sent comme prise sur le fait. Pourtant, cet "amour" né d'un aveuglement, qui donne lieu à des situations et dialogues tout à fait uniques (par le fait même qu'ils viennent d'un dédoublement, comme lui), prend son propre envol doucement et finit par se révéler quand le personnage de Friedrich comprend le jeu qui s'est joué à son insu, et comment en modifier les règles. En montrant comment Martha fait son deuil en partant du refus de le faire, Above Us Only Sky pose une question tout à fait intrigante, celle de la possibilité de transformer un amour en un autre qui soit aussi réel... si tant est que le premier l'était.

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