11/02/2003 - Après avoir gagné l'Ours d'Or en 2001, le réalisateur français revient avec un film sur la maladie et l'étroite relation de deux frères

Interview vidéo

Deux ans après avoir gagné l’Ours d’Or avec Intimacy, Patrice Chéreau revient à Berlin, en compétition, avec Son frère. L’histoire de deux frères, l’un au martyr à cause d’une rare maladie du sang, non létale, mais qui peut provoquer des hémorragies à l’improviste voire même la mort, et l’autre qui lui est totalement dédié. Tiré du roman éponyme de Philippe Besson Chéreau a construit un film sur les corps, la maladie et ses conséquences sur la psychologie de deux personnes, tournée avec de longs plans séquence qui s’arrêtent sur les cicatrices et les préparatifs pré-opératoires.
«Je voulais raconter la transformation d’un homme brillant – a affirmé le réalisateur – et je voulais raconter aussi ce corps. J’ai commencé à faire du cinéma pour être aux côtés des acteurs, et aussi parce que je pense que le cinéma soit la forme d’Art la plus efficace pour raconter le présent. C’est cette tentativce de comprendre, cette envie de regarder, qui donnent un sens à mon travail».
Le projet a été conçu et réalisé en 8 mois seulement, de février à octobre de l’an dernier produit par Agnès b., qui se rapproche de plus en plus à la production cinématographique, et Arte France. La chaîne franco-allemande le diffusera le 16 mai prochain, quatre mois avant la sortie dans les salles françaises. Tourné avec une équipe légère, de façon à concentrer l’attention sur les deux acteurs Eric Caravaca et Bruno Todeschini qui avait déjà travaillé avec Chéreau dans la Reine Margot et qui s’est soumis à un régime intensif pour mieux rentrer dans le rôle d’un «homme qui – aux dires de Chéreau – n’a pas la force de vivre avec la conscience de la mort, et qui se rend compte que toute sa vie est basée sur un mensonge».

(Traduit de l'italien)