20/05/2011

Il a 35 ans, une bande de vieux amis fêtards, un mode de vie de célibataire endurci et quatre jours très difficiles devant lui avant de prononcer le "oui" fatidique qui l’engagera dans le mariage. C’est sous le signe de la comédie avec Pourquoi tu pleures ? [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Katia Lewkowicz
fiche film] (Bachelor Days Are Over) de Katia Lewkowicz que s’est clôturée hier soir la 50ème Semaine Internationale de la Critique du Festival de Cannes.

S’attaquant pour son premier long à un sujet très classique dans l’histoire du cinéma, la réalisatrice dessine le portrait d’un homme relativement immature (le chanteur Benjamin Biolay, déjà remarqué et nominé au César 2009 du meilleur second rôle pour Stella [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film]), ballotté par les événements dans le tourbillon des derniers préparatifs de son mariage avec l’imprévisible Anna (Valérie Donzelli). Collant sa caméra (à l’épaule) à son protagoniste sans cesse en mouvement et bombardé de coups de téléphone, Katia Lewkowicz propulse le spectateur à un rythme assez trépidant dans la succession des épisodes incontournables précédant une cérémonie nuptiale : enterrement très arrosé de vie de garçon, passage à l’aéroport pour chercher des inconnus de la belle-famille, discussion sur les plans de tables et autres achats des fleurs et décorations, confection de bonbonnières de dragées, supervision des travaux dans l’appartement parisien où le jeune couple doit s’installer…

Pour épicer la situation, le futur époux est contraint de se plier aux rituels et superstitions d’une culture juive qui lui est complètement étrangère, tout en voyant refaire surface son propre passé familial incarné par ses caractérielles, aimantes et envahissantes mère et sœur (les excellentes et très drôles Nicole Garcia et Emmanuelle Devos). Mais il est surtout en proie à un profond conflit intérieur puisqu’il démarre en secret une aventure passionnelle avec une fille rencontrée par hasard (Sarah Adler). Et pendant quatre jours, la tension monte, le manque de sommeil et la consommation d’alcool créant un terrain propice aux disputes et aux réconciliations éclairs, aux dérapages émotionnels et aux questionnements "existentiels" sur le concept de mariage ("je n’avais pas le choix"; "pour faire plaisir à ma femme"; "tous les jours, tu peux rencontrer quelqu’un d’autre, le plus compliqué, c’est de tenir").

Enchaînant bons mots très dialogués et "running gags" sur fond de catharsis sentimentale individuelle et de tableau de la solidarité familiale (avec ses bons et ses mauvais côtés), Pourquoi tu pleures ? assume totalement son parti-pris de comédie romantique sans crainte de la caricature, ni de la surcharge. Mais à l’image des hésitations de son "anti-héros" avec sa morale élastique, le film se montre moins à l’aise dans le registre de l’émotion qu’il ne fait qu’effleurer. Produit par Panorama Films et coproduit par LGM Cinéma il sera distribué en France le 15 juin par Le Pacte qui assure également les ventes internationales.