03/05/2011

Que se passe-t-il quand un ouvrier au chômage découvre l'art contemporain et se rend compte qu'une simple bouteille de whisky placée dans une chaussure peut valoir des centaines de milliers d'euros ? Le réalisateur/artiste Giovanni Albanese propose une réponse : il se met à falsifier des oeuvres d'art et à les revendre à des prix exorbitants.

Dans son nouveau film, Senza arte né parte [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], comédie douce-amère sur le sens de la ressource et sur la très subtile frontière entre le vrai et le faux, trois ouvriers licenciés (Vincenzo Salemme, Giuseppe Battiston et Hassani Shapi) se retrouvent à surveiller une collection d'art contemporain. Quand ils s'aperçoivent qu'un oeuf où l'on a dessiné une empreinte digitale peut valoir des années de salaire, ils se lancent dans une grande escroquerie.

On pense tout de suite au classique La banda degli onesti, où les légendaires Totò et Peppino, poussés par la nécessité, fabriquaient de la fausse monnaie en multipliant les gags. Cependant, Senza arte né parte n'a rien d'une pure farce : "Il n'a de commun avec ce film que l'innocence de la bande, commente Salemme, mais pour le reste, il se rapproche plus d'un certain cinéma anglais – je pense à Ken Loach et ses comédies sociales".

Le film ironise aussi sans pitié sur le langage de l'art et l'univers fermé des galeries et des collectionneurs millionnaires. "Je crois que les gens d'art ne le prendront pas mal, parce que mes personnages traitent les oeuvres avec beaucoup de respect, souligne le réalisateur, lui-même enseignant à l'Académie des Beaux-Arts de Rome. Le film était juste une occasion pour faire le jour sur une réalité : les prix de certaines oeuvres sont devenus effarants et on assiste dans les ventes aux enchères à des choses vraiment étranges".

Senza arte né parte, produit par Lumière & Co. et Rai Cinema en collaboration avec Apulia Film Commission, sortira le 6 mai sur 130 écrans italiens, distribué par 01 Distribution.

(Traduit de l'italien)