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CANNES 2011 Quinzaine des réalisateurs / France

Après le sud avant le drame

par 

Quand un cinéaste fait son premier film après ses quarante ans, comme l'a fait observer lui-même Jean-Jacques Jauffret (qui a notamment collaboré avec feu Cyril Collard, à qui le film est dédié et dont le regard sans filtre sur les corps trouve ici de forts échos) avant la projection du soir d'Après le sud [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Adèle Haenel
fiche film
]
à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, on imagine bien qu'il l'a préparé très soigneusement. L'oeuvre qu'il nous présente, inspirée d'un vrai fait divers, est en effet limpide, bien écrite et parfaitement structurée.

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Après le sud, tourné ici dans la Région PACA dans la chaleur de l'été, enchevêtre quatre petits drames personnels qui finissent par converger vers un dénouement soudain, absolument tragique. La jeune Amélie (Adèle Haenel), qui a trouvé pour l'été un travail de caissière au supermarché, craint d'être enceinte de son petit ami Luigi (Ulysse Grosjean). Ce dernier, un très gentil garçon maltraité par son père, vient de prendre la décision de partir chez sa mère en Italie. La mère d'Amélie, Anne (Sylvie Lachat), envisage secrètement de se faire poser un anneau gastrique pour perdre du poids. Enfin, Georges (Yves Ruellan), qui vit dans le quartier d'Amélie et sa mère, vieillit solitairement mais trouve du réconfort dans l'écoute de Mozart.

Ces quatre histoires touchantes sont racontées séparément, d'un seul point de vue à la fois, à l'aide d'images et de fonds sonores adaptés en fonction du personnage qui est le plus central, tandis que la chronologie se répète, puisque les différents petits événements relatés sont simultanés.

Cette approche subjective (de même que l'attention au corps évoquée précédemment) fait entrer le spectateur dans l'intimité des personnages et lui permet de partager les émotions silencieuses que leurs visages trahissent à peine. Elle ne les sépare cependant pas complètement, puisque les autres personnages évoluent encore au second plan quand on se concentre sur un individu.

D'ailleurs, dans ce film, les choses ont tendance à n'être jamais complètement closes mais à rester entrebaillées et les charmants parallèles conçus par l'auteur (les ventres de la fille et sa mère, la relation père/fils qui répond à la leur...) relient subtilement les quatre récits.

Et pourtant, rien de ce qui est ici méticuleusement relaté ne justifie le geste affreusement arbitraire qui conclut cette suite de faits et d'émotions. L'intimité qu'on a partagée ne rend que plus déchirante l'étreinte finale, sous le soleil éblouissant de cet été provençal.

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