16/05/2012 - Le président du jury de la compétition cannoise s’explique. Et les jurés Diane Kruger, Andrea Arnold et Ewan McGregor donnent leur vision.

Effervescence médiatique cet après-midi sur la Croisette pour la conférence de presse du jury de la compétition du 65ème Festival de Cannes. Le président Nanni Moretti s’est prêté au jeu des questions-réponses accompagné par les huit membres de son jury : Andrea Arnold, Emmanuelle Devos, Diane Kruger, Hiam Abbass, Ewan McGregor, Alexander Payne, Raoul Peck et Jean-Paul Gautier.

De quelle manière exercerez-vos votre rôle de président du jury?
Nanni Moretti : De manière très démocratique. Je suis l’un des neuf et seulement une sorte de chef de classe. L’important, c’est de voir tous les films avec la même attention et le même respect. Et se réunir souvent pour ne pas oublier des films que nous aurions vus trop de jours auparavant. Nous nous réunirons tous les deux jours et nous parlerons des quatre films que nous aurons vus. Mais je ne comprends pas la conférence de presse du jury après le palmarès qui n’existait pas il y a des années. Les jurés étaient alors tenus à une réserve totale. Là, nous dirons des choses diplomatiques, banales… ou peut-être pas.

Quelle est votre première impression de votre jury ?
Ce qui me plaît, c’est que ce sont tous des gens très ouverts. C’est un très bon point de départ pour travailler. Personne n’arrive avec des préjugés. Maintenant, nous allons voir 22 films et nos différentes sensibilités vont se confronter.

Vous avez déclaré que vous espériez ne pas avoir une impression de déjà-vu en découvrant les films
Ce ne sont que des mots. Tout le monde aime être surpris. Et l'on voit parfois des films qu’on a l’impression d’avoir vus des centaines de fois.

Ewan McGregor : Je suis très à l’aise avec l’idée de juger et je n’ai pas l’impression d’avoir un pouvoir particulier qui me permettrait de me venger d’un tel ou d’un tel. C’est une célébration du cinéma. Ce qui sera sans doute délicat, en tant qu’acteur, ce sera de décider qui mérite les prix d’interprétation, plus que de dire quel est le meilleur film. Pour les professionnels, Cannes est une plate-forme merveilleuse pour présenter des films, les mettre sous les feux de la rampe et déceler des nouveaux talents que l’on ne remarquerait pas autrement.

Diane Kruger : Cela ressemble à des vacances géniales. J’ai envie de me laisser surprendre. Ce qui est intéressant dans ce jury, c’est qu’il est composé de personnalités différentes et de caractères très différents.

Andrea Arnold : Je n’aimerais pas qu’un de mes films soit sélectionné ici seulement parce que je suis une femme. Ce serait une sorte d’aumône. La réalité, c’est surtout qu’il n’y a pas beaucoup de femmes qui sont réalisatrices de films. Et c’est dommage.