29/08/2012 - Avec l'annonce du départ d'Olivier Père après trois éditions remarquées, le festival suisse devra faire face à un défi majeur

La démission d'Olivier Père, qui quitte le Festival du film de Locarno pour prendre la tête d'Arte France Cinéma, place la manifestation suisse dans une position délicate. En place depuis trois ans, le Français menait une politique audacieuse et volontariste appréciée des festivaliers, en tablant sur le mariage entre événements glamour – sous son ère, Harrison Ford, Daniel Craig, Alain Delon ou encore Kylie Minogue se sont succédés sur la scène de la Piazza Grande – et programmation pointue dans les sections compétitives – avec, notamment, un retour remarqué des indépendants américains.

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Son départ, inattendu, intervient dans un moment-clé pour Locarno. La manifestation doit en effet faire face à la redoutable concurrence de Venise et Toronto, qui se déroulent moins d'un mois plus tard, mais aussi à une possible montée en puissance du Festival de Rome, désormais dirigé par Marco Müller – ancien patron de la Mostra de Venise, qui fut aussi l'un des plus emblématiques directeurs artistiques du Festival de Locarno. Sur un plan plus institutionnel, Locarno doit aussi revoir cet automne le contrat de prestation qui le lie à la Confédération helvétique, renouvelable tous les trois ans.

On comprendra, dès lors, que la nomination du successeur d'Olivier Père à la tête festival représente un enjeu de taille pour la Suisse et son rayonnement sur scène cinématographique internationale. A la surprise générale, le président de la manifestation, Marco Solari, a toutefois d'ores et déjà annoncé qu'il présenterait un candidat le 4 septembre à son Conseil d'administration. Et d'aucuns d'en conclure que le prochain directeur de Locarno doit avoir déjà maint fois fait ses preuves dans le domaine pour accéder si vite au trône.