03/09/2012 - Susanne Bier prouve que tout ce qu'il faut parfois, c'est une comédie romantique pleine de fraîcheur

Entre requins, tai chi et vampires, Love Is All You Need [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de Susanne Bier a détendu les foules à la Mostra de Venise, où il a été projeté hors-compétition. Cette comédie romantique interprétée par Pierce Brosnan et Trine Dyrholm fera sans doute un tabac en Europe et l'objet d'un remake aux États-Unis. C'est un conte de fées plein de couchers et de levers de soleil, de colombes, de citrons et d'enthousiasme à l'italienne.

Love Is All You Need, présenté juste après To the Wonder de Terrence Malick, qui divise déjà la critique, suit les mésaventures d'Ida (incarnée par une excellente Dyrholm). Elle vient de finir sa chimiothérapie après un cancer de la poitrine et prépare le mariage de sa fille en Italie quand elle découvre que son mari (Kim Bodnia) la trompe avec sa jeune et belle comptable. Cependant, son mariage compte moins pour elle que celui de sa fille, alors Ida s'envole vers Sorrento, où son Astrid (Molly Blixt Egelind) doit épouser Patrick (Sebastian Jessen), bien qu'ils ne se connaissent que depuis trois mois.

La collision entre deux familles très différentes est le sel de l'intrigue, mais si Pierce Brosnan dans le rôle de Philip, le père amer et sarcastique de Patrick, se montre d'abord estomaqué par le côté direct d'Ida et sa naîveté, mais ils vont petit à petit se rapprocher malgré les problèmes qui affectent leurs familles (ou peut-être à cause d'eux).

Les acteurs fournissent de délicieuses performances, les dialogues sont riches en boutades et l'entente parfaite entre Brosnan et Dyrholm est à la hauteur de ce cinquième scénario co-écrit par Bier et Anders Thomas Jensen. Bien qu'il soit parfois prévisible, Love Is All You Need est LA comédie joyeuse de cette Mostra et promet de réjouir le public dans le monde entier.

La star du film est sans nul doute la superbe Dyrholm, dont la sincérité et l'appétit de vivre font d'Ida un des personnages les plus charmants que nous ait offert le grand écran ces derniers temps. En dépit de sa maladie et de ses problèmes familiaux, Ida sait apprécier les nouvelles expériences, tant et si bien que les gens qui l'entourent (et le public avec eux) se mettent vite à voir la vie à travers son regard serein et incroyablement bleu. Elle n'a rien à voir avec sa nemesis Benedikte (interprétée par une Paprika Steen pleine de chien), la belle-soeur de Philip, qui a d'autres projets pour l'avenir de la famille.

Love Is All You Need, qui de déploie au rythme joyeux d'une série de tubes italiens, vous ferait presque oublier que l'histoire n'a qu'une direction possible et renvoie à l'idée que ce n'est pas la destination qui compte, mais le voyage. Ce voyage entrepris par Bier est plein de rires, de musique et d'espoir, et on s'amuse tout en constatant que le plus important dans la vie, c'est d'aller de l'avant. L'espoir qui nimbe le récit est ici représenté par la couleur bleu, omniprésente des maillots aux fauteuils en passant par le ciel et les yeux d'Ida – c'est bien simple, il n'est pas une des images filmées par le chef-opérateur Morten Soborg qui n'ait quelque chose de bleu.

Love Is All You Need a été réalisé pour 5,7 millions d'euros entre l'Italie et le Danemark. La production du film a été assurée par Zentropa Entertainments, ses ventes internationales sont gérées par TrustNordisk.

(Traduit de l'anglais)