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INDUSTRIE Europe

Les cinéastes européens interpellent José Manuel Barroso

par 

- De célèbres réalisateurs écrivent au Président de la Commission européenne pour défendre le principe de contribution des FAI au financement des films

Signée par les Français Michel Hazanavicius, Jean-Paul Salomé, Bertrand Tavernier et Jean-Jacques Beineix, les Italiens Marco Bellocchio et Emanuele Crialese, les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, Lucas Belvaux et Jaco van Dormael, les Britanniques Ken Loach, Mike Leigh, Rebecca O'Brien et Stephen Frears, le Hongrois Béla Tarr, l’Allemand Hans-Christian Schmid, les Roumains Cristian Mungiu et Radu Mihaileanu, le Norvégien Joachim Trier et le Franco-grec Costa Gavras, une lettre ouverte au Président de la Commission européenne José Manuel Barroso (photo) a été relayée aujourd’hui par l’ARP (société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs). Son sujet : les menaces planant sur l'une des sources de financement de la production cinématographique française : la contribution des distributeurs de services de télévision par Internet. Ci-dessous, l’intégralité de la lettre.

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"Monsieur le Président, Cher José Manuel Barroso,

L’an dernier, lors d’une rencontre avec quelques-uns d’entre nous, nous vous faisions part de notre émotion quant aux dangers qui planaient sur l’autonomie budgétaire et sur la survie du Programme MEDIA, indispensable à une bonne circulation et à la promotion du cinéma européen.

A l’occasion de cette rencontre, vous nous avez assurés de votre profond et sincère attachement à la culture, au cinéma et à leur importance pour le socle européen.

C’est pour cette raison que nous nous permettons de vous alerter sur les dangers qui planent à nouveau aujourd’hui sur le financement de nos œuvres. En effet, le Centre National du Cinéma français est alimenté depuis quelques années par une contribution des distributeurs de services de télévision par Internet.

Ces derniers services se développent notamment par l’attrait de nos créations, qu’elles soient cinématographiques ou audiovisuelles. Au même titre que pour les services historiques, les créateurs français et européens ont toujours réclamé que les nouveaux services distribués par Internet participent au financement des œuvres.

Des différences de points de vue entre services de la Commission sur la validité de cette taxe nous empêchent d’être sereins quant à la validation de cette contribution, aux contours pourtant redéfinis en accord avec les Fournisseurs d’accès par internet.

Nous souhaitons appeler votre attention sur le fait que cette contribution permet le financement de productions européennes aussi importantes et ambitieuses que celles de Michael Haneke, Palme d’Or au dernier Festival de Cannes, de Christian Mungiu, doublement primé à Cannes, de Ken Loach, de Michel Hazanavicius et Tom Hooper primés aux Oscars avec The Artist [+lire aussi :
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interview : Michel Hazanavicius
fiche film
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et The King’s Speech [+lire aussi :
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interview : Tom Hooper
fiche film
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, mais aussi des films de Manoel de Oliveira, de Lars Von Trier ou de Pedro Almodóvar... De la même façon, 49 des 56 films sélectionnés au dernier Festival de Cannes n'auraient pu se faire sans l'apport des aides françaises au cinéma.

Ces films sont essentiels pour faire rayonner notre identité européenne à travers le monde.

Nous savons que vous partagez avec nous la conviction que l’Europe numérique ne doit pas seulement être celle des « tuyaux » et des « consommateurs », mais bien celle de la culture et des citoyens. Nous avons donc besoin d’une politique cinématographique et audiovisuelle européenne ambitieuse, à la fois industrielle et culturelle.

Nous souhaiterions que votre arbitrage décisif place le cinéma et la culture dans un cercle vertueux où les services qui profitent commercialement de l’offre culturelle diversifiée, contribuent effectivement au maintien de cette richesse culturelle européenne.

Nous mesurons combien votre mission est particulièrement complexe aujourd’hui dans notre Europe en difficulté, mais nous voulons à notre place contribuer à son rayonnement. Notre industrie, notre Art, doit démontrer d’un bel exemple européen.

Par nos succès, par nos diversités, par nos regards singuliers sur nos sociétés, nous voulons croire que nous participons à offrir une vision d’espoir pour notre Europe.

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l'assurance de notre respect le plus sincère."

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