08/10/2012 - C'est un nouveau coup dur pour la production espagnole, qui cherche de nouveaux moyens de survivre dans cette conjoncture difficile

Bien que le cinéma espagnol connaisse en ce moment un gros regain de popularité auprès du public, en particulier grâce à Tengo ganas de ti [+lire aussi :
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interview : Juan Antonio Bayona
fiche film] (article), la situation précaire de l'industrie du cinéma espagnole reste sans solution. Après la drastique réduction des aides publiques, amputées pour un tiers (article), l'augmentation de la TVA sur le prix du ticket (article) et les incertitudes concernant les dégrèvements fiscaux (article), les orientations du gouvernement ne sont en rien rassurantes et pour cause : il vient de déclarer une réduction du budget du Fonds de protection du cinéma.

Selon le projet de Loi de finances pour 2013, le fonds, géré par l'Institut de la cinématographie et des arts audiovisuels (ICAA), perdra 20,1% de ses ressources et descendra à 39,13 millions d'euros. Cela fait ainsi trois années de suite que le fonds est amputé : en 2010, il disposait de 89,39 millions d'euros.

Actuellement, la majeure partie des aides distribuées par l'ICAA font partie de son programme d'aide à l'amortissement des films, qui est actionné après la commercialisation des films et calculé selon leur rendement dans les salles et en VàD, ainsi que selon leur participation aux festivals, de sorte que les producteurs ne peuvent en bénéficier que deux ans après la sortie des films. Ainsi, les aides distribuées en 2013 porteront sur les productions lancées en 2011. Selon les calculs de la fédération de producteurs FAPAE, elles devraient se monter à 50 millions d'euros, une somme qui sera impossible à atteindre avec le budget proposé pour 2013.

Les grosses difficultés financières auxquelles fait actuellement face le cinéma espagnol ont engagé les différents organismes responsables du secteur à chercher de nouveaux modèles. Le quotidien ABC rapporte notamment que Susana de la Sierra, responsable de l'ICAA, a parlé lors de la rencontre avec les directeurs des autres agences européennes qui s'est tenue pendant le Festival de San Sebastián d'un nouveau système d'aides pendant la production des films. Les producteurs soulignent toutefois qu'il convient d'abord de verser les sommes accordées selon le système actuel.

De leur côté, les producteurs de la PROA et de la FAPAE proposent au gouvernement un modèle qui permettrait au cinéma de se financer lui-même, comme cela se fait dans d'autres pays européens, grâce aux entrées réalisées et au "centime audiovisuel" (retenu sur tous les contenus audiovisuels, y compris la publicité). Ainsi, le cinéma aurait davantage d'autonomie et de stabilité ; il ne serait plus dépendant comme aujourd'hui des sommes concédées par l'État et perdrait son image de secteur subventionné.

(Traduit de l'espagnol)