email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

INDUSTRIE France

Rentabilité, transparence et solidarité?

par 

- Vincent Maraval et Michel Hazanavicius tentent de bousculer le bal masqué des intérêts catégoriels du florissant cinéma français

Organisées par les pouvoirs publics à la suite des réactions en chaîne (lire l’article) provoquées par la publication fin décembre de la tribune de Vincent Maraval (Wild Bunch), les Assises pour la diversité du cinéma ont accouché hier après-midi à Paris d’un tableau où percent de sérieux tiraillements entre solidarité et ambitions. Et si la prudence et la langue de bois n’ont pas manqué au fil des trois table-rondes où se sont succédés plusieurs pointures du 7ème hexagonal, le débat a néanmoins fait émerger une nouvelle dimension en quête de stabilité sur la question des coûts de production des films.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

De nouveau à l’offensive, Vincent Maraval a éclairé ses revendications : "Nous sommes dans un système protégé, et tant mieux. Mais il n’y a jamais d’analyse de l’évolution des budgets par rapport à l’évolution des recettes : on analyse toujours le financement et pas la rentabilité. Nous tirons la sonnette d’alarme car nous sommes intervenants sur le marché et nous ne nous rémunérons pas sur le financement. Or il y a une chute des à-valoir étrangers. Une baisse des coûts de production est souhaitable. Beaucoup de jeunes cinéastes et de jeunes producteurs se heurtent à la réalité des coûts. Et des films ambitieux à 30-40 M€ de budget, destinés au marché international, comme The Impossible [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Juan Antonio Bayona
fiche film
]
ou La Belle et la Bête, tendent à disparaître." Un discours entendu par Aurélie Filippetti, la ministre de la culture, qui a demandé au CNC une étude sur la rentabilité des œuvres.

Le partage de la valeur semble au cœur du débat. Pour le réalisateur oscarisé Michel Hazanavicius (photo), également président de l'ARP, "assainir le trajet des remontées de recettes ferait baisser les coûts. Certains ont intérêt à ce que les films coûtent cher. Mais cette inflation concentre les financements et va à l’encontre de la diversité." L’agent Elizabeth Tanner (Artmédia) a enfoncé le clou : "certains producteurs se rémunèrent à un très haut niveau. Il y a parfois une évaporation entre les recettes brutes et les recettes nettes." Un sujet brûlant soigneusement esquivé hier par la plupart des intervenants tout comme celui de la concentration des financements sur certains films (lire l’article et l’interview). Producteurs, distributeurs et vendeurs ont souvent préféré prêcher pour leurs propres chapelles (se disputant les uns aux autres le titre de celui qui prend le plus de risques), tout en appelant assez paradoxalement à la solidarité générale. Néanmoins, tous se sont accordés sur la nécessité d’aider davantage les seconds longs métrages.

La ministre de la Culture qui a rappelé qu’il fallait faire "attention à ne pas laisser instrumentaliser des discussions légitimes par des gens qui n’aiment pas le cinéma", a donné rendez-vous aux professionnels en juin pour un second épisode de ces Assises.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy