email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS Danemark / Suède

The Expedition to the End of the World, une aventure documentaire

par 

- Deux ans à peine après son premier documentaire, le doué Daniel Dencik nous offre un film d'aventure passionnant et peu conventionnel

Encore une fois, la production documentaire danoise conforte son statut de meneuse, renouvelant sans cesse idées et talents. Daniel Dencik, couronné du Reel Talent Award en novembre dernier lors du CPH:DOX, propose aujourd'hui son deuxième long-métrage. Distribué par Haslund Film, The Expedition to the End of the World [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
est une co-production Danemark/Suède (Beofilm, Garagefilm International AB). Le film était présenté la semaine dernière au 15e Thessaloniki Documentary Festival, dans la section "Habitat" qui porte sur les conséquences des relations de l'homme avec son environnement naturel.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

L'an passé, Moon Rider, sorte de journal intime du cycliste Rasmus Quaade filmé en super 8, avait marqué les esprits pour son approche formelle singulière. Sur la fragilité de l'engagement sportif de Quaade, le coureur se montrait dépassé par ses excès. Le récent documentaire de Dencik reprend cette idée du dépassement, mais à niveau plus métaphysique. En suivant une expédition maritime vers l'extrême nord-est du Groenland, The Expedition to the End of the World place ses personnages en état de trouble face à l'immensité des territoires quasiment inconnus qu'ils traversent. Mais pas question pour autant de faire dans le grave : Daniel Dencik est allé chercher l'humour de ses héros, qu'ils soient artiste, géologue, archéologue, photographe. Le film raconte leur prise de recul se traduisant chez chacun par un grand sens de l'autodérision. Alors que les hommes ne sont apparus que 5 millions d'années après la naissance de la Terre, le sens de la civilisation humaine - si sûre de ses accomplissements - prend en ces lieux à la lisière du monde une autre direction.

Tandis que le grand voilier de l'expédition se fraie un chemin entre les glaces, le cinéaste profite de haltes sur les côtes et d'événements divers (la chute de glaciers en fonte, l'irruption d'un ours polaire), pour récolter les impressions de tous. L'artiste avoue qu'en somme nous ne sommes rien, l'archéologue met à jour des camps habités par d'anciens peuples de l'Arctique. Chacun révèle ainsi les raisons de sa présence à bord, et c'est cette cohabitation entre les membres de l'équipage qui fait l'intérêt du film.

À des milliers de kilomètres au nord, la voilier croise le navire d'une compagnie pétrolière : Daniel Dencik joue alors avec le sentiment d'aversion à peine voilé ressenti par ses pairs et nous-mêmes, spectateurs. Une expédition qui, sous des airs légers et enjoués, est forte de sens. Les beaux panoramiques sur les glaces et les falaises révèlent un travail photographique hautement maîtrisé. The Expedition to the End of the World est une véritable expérience, dans la pure tradition du film d'aventure, mais si peu conventionnelle.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy