23/04/2013 - Un documentaire espagnol tout en émotions, et en 3D, a ouvert sur un rythme trépidant la section non-compétitive Malaga Première et réjoui le public comme la presse

Chaque année en juillet, les télévisions du monde entier retransmettent des images puissantes d'une des fêtes espagnoles les plus connues : la Saint Fermin de Pampelune, une tradition séculaire qui a attiré en Navarre jusqu'à Ernest Hemingway.

À présent, Encierro d'Olivier Van der Zee, produit par D4D Ingeniería Visual et REC Grabaketa Estudioa et présenté au Festival du cinéma espagnol de Malaga dans la section non-compétitive Malaga Premiere, nous transporte au milieu de la course la plus brutale du monde avec tant de vérité, d'émotion et de sens du spectacle qu'il est impossible de ne pas avoir l'impression en le voyant de faire partie des 3000 personnes qui courent devant les taureaux, s'exposant à la mort.

En 80 minutes, ce troisième long métrage du réalisateur hollandais installé en Espagne (après La chanson de Roland en 2011 et El último magnate en 2012), dont la sortie sur les écrans locaux est prévue pour la dernière semaine de juin, montre aussi les interviews de cinq participants en particulier qui depuis des années sont accros à cette "drogue dure" qu'est le risque pris devant des bêtes de 600 kilos élevées pour tuer. Malgré les blessures parfois graves dont ils ont pu être victimes (l'un d'eux a même perdu son fils de 27 ans), ils ne peuvent s'empêcher de ressentir cette émotion, cette excitation et cette peur qui leur donne rendez-vous à Pampelune. Certains d'entre eux traversent même des océans pour ne pas manquer à ce rituel qui les poussent à leur limite. C'est que, comme Encierro arrive à le faire sentir au spectateur par ses images formidables, ces quelques minutes où ils font corps avec le troupeau sont une passion, une manière de comprendre la vie voire l'héroïsme. La folie et la violence, la camaraderie, la panique et la tragédie sont ici palpables. Le documentaire, tridimensionnel et épique, transforme une course de quelques mètres en film d'action trépidant.

Avec son budget d'un million d'euros pour un tournage étalé sur quatre ans, Encierro dispose aussi d'une version internationale où les participants interrogés sont des étrangers. Partout dans le monde, ce documentaire stéréoscopique placera la plupart des spectateurs plus près qu'ils ne l'ont jamais été et le seront jamais d'un taureau. 

(Traduit de l'espagnol)