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LOCARNO 2013

Mary Queen of Scots : le métier de reine

par 

- Le film de Thomas Imbach s'aventure dans un champ miné où le risque de faire un film boiteux est extrêmement élevé, mais il parvient à resté bien campé

Mary Queen of Scots : le métier de reine

“Le roman historique de qualité est un animal amphibie rare qui, dans l'écosystème du récit, se situe dans un interstice caché entre la bande dessinée grossière et le chef-d'oeuvre littéraire du genre des Mémoires d'Hadrien". Alessandro Baricco

D'une certaine manière, ce que dit l'écrivain italien Alessandro Baricco vaut aussi pour le film historique, un genre qui va de Troie au Métier des armes. Mary Queen of Scots [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
de Thomas Imbach, en compétition au 66ème Festival de Locarno, s'aventure ainsi dans un champ miné où tout manque de prudence et de moyens technico-stylistiques fait courir le risque de produire un film boiteux.

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Imbach a en effet décidé dans son film d'adapter la biographie de Stefan Zweig Marie Stuart, en privilégiant comme dans le roman l'intérêt psychologique du personnage de la reine d'Écosse plus que son impact historique.

Marie Stuart, soustraite très jeune aux conflits opposant l'Angleterre et l'Écosse, a grandi dans le milieu cultivé et raffiné de la cour française de Catherine de Médicis. Elle était destinée à devenir reine de France, mais son jeune époux ayant péri à cause de sa santé fragile, elle s'en est retournée dans une Écosse dévastée par la guerre. Sa cousine Elisabeth I, à peine montée sur le trône, était pour Marie comme une soeur jumelle à laquelle elle pouvait confier tous ses sentiments. Après de secondes noces, Marie a donné le jour à un nouvel héritier au trône mais son mari, Lord Darnley, s'est avéré un homme étroit d'esprit et infidèle. Quand elle a finalement rencontré l'amour de sa vie, le Comte de Bothwell, Marie a ordonné l'assassinat de Darnley pour l'épouser. Scandalisée par cet acte et la passion aveugle qui l'avait motivé, la noblesse écossaise s'est révoltée contre Marie, qui a aussi perdu l'appui de ses sujets. Pour éviter une bataille sanguinaire, elle a dû se séparer de son cher Bothwell et, désespérée, s'est tournée vers Elisabeth pour obtenir son aide. La reine d'Angleterre a alors décidé de l'emprisonner pendant près de 19 ans dans une cage dorée dont elle n'est sortie que pour être exécutée.

Comme l'a expliqué Imbach en conférence de presse : "Au début, je n'étais pas certain de vouloir faire un film historique. J'ai même pensé inventer une Marie Stuart africaine ou en faire un personnage actuel à la Paris Hilton, mais finalement, j'ai accepté de relever le défi du film en costumes et de me mesurer à l'époque où les faits se sont produits. Je me suis beaucoup inspiré d'Andreï Roublev de Tarkovski et de Barry Lyndon de Kubrick".

Grâce à cette circonspection et à l'interprétation très crédible de Camille Rutherford dans le rôle de Mary, le film tient sur ses jambes, mais celles-ci ne sont toutefois pas assez forte pour lui donner une démarche de léopard... d'or. 

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(Traduit de l'italien)

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