23/10/2013 - Le directeur artistique du festival romain, Marco Müller, a présenté le programme de la section la plus expérimentale de l'événement, qui se tiendra du 8 au 17 novembre 2013

"Suivre de près les modes d'expression tandis qu'ils se libèrent graduellement du cadre des définitions" et "rendre nos écrans plus fluides et les mettre en mesure d'accueillir toutes les formes du cinéma au sens large" : voici comment Marco Müller décrit la section CinemaXXI du Festival de Rome (8-17 novembre 2013), qui est dédiée au nouveaux courants du cinéma mondial sans distinction de durée ni de genre. Le programme de cette section compétitive, parcouru par la même "schizophrénie contrôlée" que celui de la compétition officielle (lire l'article), a été présenté aujourd'hui au MAXXI – Musée national des Arts du XXIème siècle de Rome, qui en accueillera les projections. Il réunit des longs, des moyens et des courts métrages qui voyagent entre les genres, entre le documentaire et la fiction, entre le cinéma, la philosophie et le théâtre, sans suivre de direction précise hormis "la recherche des singularités les plus riches".

L'ouverture de CinemaXXI sera assurée par L'amministratore de Vincenzo Marra (un régulier des Journées de auteurs-Venice Days qui y était encore en 2012 avec Il gemello [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Vincenzo Marra
fiche film] – lire la critique), qui évoque le quotidien d'Umberto Montella, administrateur de nombreux immeubles à Naples, tandis qu'il nous guide comme Charon entre les différentes âmes de sa ville. Sont également au programme : le documentaire français Atlas d'Antoine d'Agata (photographe "extrême" pour l'agence Magnum), qui est le journal autobiographique d'un collectionneur d'images d'ivresse ; O Novo Testamento de Jesus Cristo Segundo Joao du Portugais Joaquim Pinto (Prix spécial du jury à Locarno avec What Now? Remind You [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film] – lire la critique), où le grand acteur lusitanien Luis Miguel Cintra lit l'Évangile selon Saint Jean ; Racconti d'amore d'Elisabetta Sgarbi, où Ferrare et la Vallée du Po deviennent le théâtre de fantasmes amoureux ; le bouleversant Parce que j'étais peintre de Chistophe Cognet, une enquête sans précédent sur les oeuvres d'art qui ont été créées en secret dans les camps d'extermination nazis.

Le public de CinemaXXI pourra aussi découvrir Fear of Falling du metteur en scène oscarisé Jonathan Demme (lire l'article), Little Feet d'Alexandre Rockwell, qui est un des chefs de file du nouveau cinéma américain, et Zanj Revolution, qui marque le retour au cinéma du réalisateur maghrébin le plus couvert de prix, Tariq Teguia (sélectionné deux fois à Venise, avec Roma wa la n'touma et Inland). Parmi les moyens et courts métrages sélectionnés, on peut signaler Ennui ennui de Gabriel Abrantes, une comédie noire sur le conflit militaire afghan mis en scène comme un film muet, Belva nera d'Alessio Rigo et Matteo Zoppis, où Tony Scarf, expert en panthères urbaines, en capture une, et Just Like Us, de l'artiste-vidéaste Jesse McLean, qui observe les célébrités dans les grands magasins et les parkings pour découvrir qu'au fond, les stars sont comme nous.

Un jury international présidé par le cinéaste américain Larry Clark (qui a remporté l'année dernière le Marc Aurèle d'or du meilleur film de Rome pour Marfa Girl) décernera le Prix CinemaXXI du meilleur film, le Prix spécial du jury CinemaXXI et le Prix CinemaXXI du meilleur film bref.

(Traduit de l'italien)