The Invisible Woman : Dickens par Ralph Fiennes
par Joseph Proimakis
- L'histoire assez peu connue de la longue liaison de Charles Dickens donne à Ralph Fiennes l'occasion de faire un film en costumes
Après son adaptation moderne de Coriolan de William Shakespeare, l'acteur vétéran et réalisateur Ralph Fiennes s'engage pour son deuxième film dans une voie tout à fait différente : The Invisible Woman [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Ralph Fiennes
fiche film], tiré de la biographie éponyme de Claire Tomalin, donne l'occasion à Fiennes d'explorer le récit en costumes.
Le film suit Nelly Ternan (Felicity Jones) dans ses efforts pour tenir secrète la vraie nature de sa relation avec le grand écrivain anglais Charles Dickens. Après une jeunesse passée à se faire un nom en tant qu'actrice, on fait sa connaissance en 1885. Elle est alors une femme mariée qui se consacre à mi-temps à mettre en scène des pièces pour enfants et à louer l'héritage littéraire de Dickens, mais derrière son visage de pierre et sa constitution frêle se cache une histoire d'amour interdite qui continue de la hanter.
On revient ensuite quelques décennies en arrière pour découvrir comment Charles Dickens (Ralph Fiennes) a rencontré Nelly et, ensorcelé, l'a arrachée aux bras protecteurs de sa mère. Cette passion secrète est l'axe central du récit. Bien que les sentiments soient plus suggérés qu'exprimés, le lien qui se développe entre les deux personnages crève l'écran, qu'ils soient présents à l'image ou pas.
Le film de Fiennes, riche en tons sépia et en discrets courants émotionnels, fait figure de projet de thèse : ses plans et angles trop méticuleux prennent le pas sur l'énergie et la puissance tragique de son premier long métrage. Son travail de mise en scène n'en a pas moins pris de l'assurance, et il nous offre ici quelques images indéniablement superbes.
Bien que son travail de direction soit encore à affiner, comme acteur le portrait qu'il offre de Dickens comme un génie fou d'amour est remarquablement humain et accessible. En vrai gentleman, il met toutefois davantage en lumière la performance mesurée de Felicity Jones, parfois un instant éclipsée par les apparitions de Joanna Scanlan, qui renvoient à la cruauté de l'époque victorienne quant à la position purement domestique de la femme.
(Traduit de l'anglais)
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