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INTERVIEW Portugal

Bruno de Almeida - Réalisateur d'Operação Outono

Bruno de Almeida - Réalisateur d'Operação Outono

Bruno de Almeida est né un mois après l’assassinat du général Humberto Delgado (le rival du dictateur portugais Antonio de Oliveira Salazar). Cette histoire méritait d’être racontée, même par quelqu’un d’autre. A 47 ans, le réalisateur portugais ne se déguise plus en John Wayne, comme pendant le jour de la révolution, le 25 avril 1974. Il préfère aujourd’hui enlever les déguisements, en les documentant. Après Operação Outono [+lire aussi :
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, il a maintenant d’autres projets dans ses cartons.

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Quand avez-vous décidé de faire ce film ?
En 2008. Après la sortie de Lovebirds, j’ai lu un article sur le livre de Frederico Delgado Rosa, le petit-fils de Humberto Delgado. Je l’ai acheté et je l’ai dévoré en un seul weekend. C’était clair pour moi que cette histoire devrait être racontée. J’ai appelé Frederico. On ne se connaissait pas mais je lui ai proposé d’écrire le scénario avec moi. Il a accepté et on s’est lancé pour quatre ans d’écriture.

Est-ce que vous avez eu un bon rapport depuis le début ?
Il m’a demandé comment j’envisageais le début du film. Je lui ai parlé de mon intention d’utiliser une structure fragmentée qui opposait le passé et le présent. On était d’accord tous les deux. A partir de ce moment, cela fut très facile. Il est historien, moi dramaturge. On a fait un film de fiction basé sur des faits réels.

La façon dont Delgado a été assassiné, par exemple, suit la théorie du livre…
C’est Frederico lui-même qui l’a découvert. Une des preuves qu’il n’a pas été tué à coups de feu c’est le procès espagnol, qui contient toutes les preuves, plus l’autopsie qui montre l’existence des fractures provoquées par un objet métallique. 

Est-ce que la famille a déjà vu le film ?
Oui, elle était très émue. C’est une famille qui a vécu avec le spectre de ce crime pendant des années. Ça a dû être très difficile de découvrir qu’il a été assassiné de façon si brutale. Mais le film n’est pas sur « who did it » mais sur « how they did it ». Tout le monde sait que le responsable c’était la PIDE (la police du régime de Salazar).

Ce n’est pas un spoiler.
Non. Salazar a essayé de tout cacher en racontant un gros mensonge. On voit dans le film des images d’archives dans lesquelles il nie la responsabilité de la PIDE. Ce qu’on ne savait pas jusqu’à aujourd’hui, c’est il y avait eu un vrai plan pour le tuer, pas juste pour le kidnapper. Le jugement fut une farce ; il a commencé en 1978 et il s’est terminé en 1981. C’était une farce en pleine démocratie, ce qui rend tout beaucoup plus complexe. Tous ces anciens agents de la PIDE ont été innocentés et, ce qui est encore plus grave, on n’a jamais cherché qui a donné l’ordre. Mais cet ordre est venu d’en haut, c’est clair, de Salazar… Peut-être même lors que, en 1958, Humberto Delgado aprononcé sa phrase la plus célèbre : « Évidement, je le vire (Salazar) ».

Est-ce que John Ventimiglia a été votre premier choix pour incarner le général Delgado ?
C’est un ami, un acteur avec lequel je travaille beaucoup, mais au départ, quand on m’a suggéré son nom je n’était pas pour. J’ai fini pour accepter parce qu’en tant d’acteur étranger il donne à Delgado une dimension externe, comme s’il n’était pas bien dans son propre pays. La famille a beaucoup apprécié, ce qui m’a fort soulagé !

Vous étés né à Paris. Vos parents étaient-ils exilés ?
Oui, ils étaient en prison. Après le retour au Portugal, on m’a inscrit à l’Ecole Française, ce qui m’a permis d’échapper au mouvement « Jeunesse Portugaise » auquel presque tous les enfants et adolescents devaient participer. Après, il y a eu ces années magnifiques du PREC (période révolutionnaire en cours).

C’est à cette époque que vous avez découvert la musique ?
J’étais musicien à la fin des années 70.Dans les années 80 je me suis installé à New York. En 1988 J’ai commencé à faire du cinéma. J’ai été operateur, monteur et finalement j’ai commencé à réaliser mes propres films.

Source - ionline.pt

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