14/01/2014 - Au terme d'une carrière qui marquera l'histoire de la Croisette, Gilles Jacob cèdera la présidence de la très célèbre manifestation le 1er juillet prochain

Confirmation officielle aujourd'hui d'une rumeur qui avait toutes les allures d'une intronisation programmée : Pierre Lescure succèdera à la présidence du Festival de Cannes à Gilles Jacob. Ce dernier laissera une empreinte profonde dans l'histoire de la plus prestigieuse manifestation cinématographique mondiale puisqu'il avait été nommé délégué général en 1977 avant de devenir président en 2001.

La passation de pouvoirs s'effectuera le 1er juillet prochain et Gilles Jacob (qui a été nommé Président d'Honneur du Festival) présidera encore la 67^ème édition du Festival du 14 au 25 mai 2014. Thierry Frémaux est confirmé dans ses fonctions de délégué général, nul ne sachant encore comment fonctionnera son futur binôme avec Pierre Lescure, en particulier sur le terrain de la sélection.

Né en 1945, Pierre Lescure a débuté comme journaliste à la radio en 1965. Devenu rapidement présentateur et responsable d'émissions, il passe en 1972 à la télévision où il présente pendant deux ans le journal. Après un retour à la radio comme rédacteur-en chef adjoint de RMC et directeur des programmes d'Europe 1, il revient au petit écran, invente l'émission Les enfants du rock et est nommé directeur des programmes d'Antenne 2.

En 1984, c'est le début de l'aventure d'une nouvelle chaîne dont la destinée est étroitement liée au financement du cinéma français : Canal+. D'abord directeur, puis directeur général en 1986, Pierre Lescure accède aux commandes en 1996. Devenu en 2000 co-directeur général de Vivendi Universal à la suite de la fusion entre Vivendi et Seagram, il est débarqué brutalement en 2002 par Jean-Marie Messier (qui chutera peu après).

Ces dix dernières années, Pierre Lescure a alterné activités télévisuelles, théâtrales (direction et programmation du Théâtre Marigny) et économiques (administrateur chez Havas et Nagra, membre du conseil de surveillance du groupe Lagardère). A la demande du Président de la République, il a remis l'an dernier un rapport baptisé Contributions aux politiques culturelles à l'ère numérique et il a également présidé à titre exceptionnel les Rencontres de Dijon 2013 organisées par l'ARP. A cette occasion, il avait notamment souligné la nécessité de réformer le système français : "On ne coupera pas à s'adapter au big-bang en marche. Le mécano du cinéma a besoin de temps. Rien ne serait plus dangereux que de devoir s'adapter dans l'urgence." Transposera-t-il cet état d'esprit sur la Croisette ? Affaire à suivre.