20/09/2012

Alors que leur documentaire tant attendu à propos d’Olof Palme, le Premier ministre suédois qui avait été assassiné, sortira vendredi dans les cinémas du pays, les réalisatrices parlent à The Local de la relation amour-haine entre les Suédois et l’homme politique controversé.

Depuis sa sortie en Suède le 14 septembre, le film Palme: älskad och hatad [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] fait le buzz. Ce long-métrage documentaire est le premier à présenter des documents fournis par la famille d’Olof Palme […]. Vingt-cinq ans après avoir été assassiné en plein centre de Stockholm, il reste une personnalité qui divise l’opinion dans la politique suédoise. […]

Selon la réalisatrice, Maud Nycander, Olof Palme était et est toujours un homme politique unique en Suède. Son intensité et sa passion allaient complètement à l’encontre de la façon dont la politique suédoise avait été menée jusque-là. […] « C’est pour ça qu’il a très tôt été vu comme quelqu’un d’arrogant et un Monsieur je-sais-tout […] ». Kristina Lindström, la seconde réalisatrice, ajoute que cette attitude combative qu’il adoptait dans les débats était souvent considérée come « agressive ». « Mais il n’était pas réellement comme ça. Il a eu du mal à comprendre pourquoi les gens n’arrivaient pas à faire la différence entre sa façon de débattre et sa vraie personnalité » dit-elle. […] 

« Olof Palme était plutôt un concept qu’une personne et tout le monde avait un avis sur lui. Il était intransigeant, lorsqu’il avait pris position sur un sujet, il était clair et passionné comme personne. »

Maud Nycander et Kristina Lindström expliquent que leur but en réalisant ce film était d’aider à ce que son héritage politique sorte de l’ombre de son assassinat en 1986. […] En plus d’offrir aux jeunes Suédois un point de vue plus nuancé sur la vie d’Olof Palme lorsqu’il était à la tête du parti social-démocrate, le film parle beaucoup de la Suède de l’époque. […]

Les deux réalisatrices soulignent le fait que le film ne tente en aucun cas de mettre Olof Palme sur un piédestal ou de le représenter de façon trop positive. […] « Nous n’avons pas du tout essayé de brosser une sorte de portrait idéalisé, nous avons plutôt voulu faire un film à propos d’une personne très complexe », dit  Maud Nycander. […]

Même si le film n’est pas centré sur l’assassinat d’Olof Palme, Maud Nycander pense que la Suède décrite dans le film a cessé d’exister le jour même où il est mort. « Nous nous voyons comme un pays un peu meilleur que les autres. Nous étions libres, tournés vers l’avenir, modernes. On pouvait nous faire confiance » explique-t-elle. « Nous avions cette image où tout était génial, mais peut-être qu’en réalité ce n’était pas le cas. »

Olof Palme a également joué un rôle important dans le façonnage de l’image que le reste du monde a de la Suède. « Il représente toujours la Suède dans de nombreuses parties du monde, même si la Suède n’est plus son pays » dit Kristina Lindström. « Il a aidé à faire connaître la Suède. »

Source : The Local