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IFFR 2014

Helium : chronique d'une lente dérive

par 

- Le premier long métrage d'Eché Janga était présenté en première mondiale au 43e Rotterdam International Film Festival. Plongée méticuleuse dans le monde du gangstérisme néerlandais

Helium : chronique d'une lente dérive

On est vite surpris par le premier long métrage du néerlandais Eché Janga. Produit par Topkapi Films, Helium [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
met d'abord en vedette l'excellent Hans Dagelet qui porte le film avec toute la maturité de rigueur. Dans la peau d'un mafieux ayant plusieurs années d'expérience, c'est sans tergiverser que l'acteur suit la ligne droite qu'il s'est fixé. La nature du film réside dans cela : une constance qui tient en haleine, et ce quand bien même l'issue de ce drame apparaît vite au spectateur comme une évidence.

Helium suit les pas de Frans Weeling, faisant le portrait méticuleux d'un homme qui disparaît. Le monde du gangstérisme hollandais, dans lequel Frans a pendant si longtemps évolué et dont il a même posé certaines bases, est en profond changement. Les joueurs ne sont plus les mêmes et les nouveaux venus imposent leurs lois. Ce sont par exemple les "marocains", fruits de tant d'inquiétudes. Frans ne le connaît pas et sait qu'il n'est plus en mesure de les affronter. Ce constat de faiblesse et d'exclusion est au cœur du propos.

Sans faire dans le grand spectacle, le film se déroule posément : Eché Janga met tout en œuvre pour représenter le poids immense qui étouffe peu à peu son personnage. Ainsi, plus que pour son scénario plutôt commun, Helium compte davantage pour son maniérisme, cette accumulation propre et ordonnée de petits gestes qui font du quotidien un enfer. Forcés à l'isolement pendant quelques jours pour se cacher de leurs ennemis, Frans et ses acolytes louent une maison en bord de mer. Durant cette attente, rien n'est anodin et le moindre fait doit être pris au sérieux. Les personnages sont sur la sellette et peuvent tomber à tout moment.

Janga impose un montage loin de toute approximation, et qui témoigne d'un beau travail de préparation. Impeccables dans leurs rôles de gros bras, les acteurs le sont jusqu'au bout. Certes, les archétypes et les clichés reliés au répertoire du film de gangsters s'accumulent, au risque de perdre en teneur. Ils sont pleinement assumés, et Janga atteint sans peine le paroxysme de sa proposition. Notamment à travers la place, inquiétante et quasiment inédite au cinéma, que le réalisateur donne aux paysages néerlandais. Ce sont ces phares et ces bords de mers à travers lesquels le personnage de Hans semble si bien lire et comprendre sa lente dérive.

Eché Janga n'avait jusqu'à présent réalisé que des courts, dont le remarqué Mo (Brussels International Independent Film Festival 2011). Présenté en première mondiale au 43e Festival du film International de Rotterdam, Helium figurait parmi les nombreux titres de la section Bright Future. Un choix encourageant pour le cinéaste, à qui l'on promet des débuts méritants dans l'univers du long-métrage.

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