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IFFR 2014

Révélations de Bright Future à Rotterdam

par 

- Aperçu des meilleurs films de la section dédiée aux nouveaux talents du 43e International Film Festival Rotterdam

Révélations de Bright Future à Rotterdam
Sitzfleisch de Lisa Weber

63 longs métrages composaient la section "Bright Future" de Rotterdam, portant sur les talents de la relève et les propositions alternatives. Mais seulement 22 films étaient éligibles au Prix Fipresci, créé par l'association internationale des critiques pour saluer une initiative artistique audacieuse. Pendant une semaine, le jury n'a donc visionné que les premières mondiales, soit tout de même plus d'un tiers de la section.

C'est le film thaïlandais The Songs of Rice de Uruphong Raksasad qui a remporté le prix, pour son expérience immersive dans une communauté évoluant autour du riz. Fait de chants et de musiques traditionnelles, le film repose sur une photographie ahurissante et un montage articulé sur une profonde compréhension des mécanismes sociaux et humains régissant la vie des cultivateurs. Ce documentaire suit les fêtes annuelles des paysans, et vient assurément de s'ouvrir les portes d'une distribution en Europe, si ce n'est au-delà.

Du côté européen, la fiction dominait. À commencer par la production franco-géorgienne Dzma, parmi les perles du festival. Réalisé par Téona Mghvdeladze et Thierry Grenade, le film est produit par Movie Partners in Motion (Paris). Tourné à Tbilissi, capitale de Géorgie, Dzma retrace la vie mouvementée d'une famille monoparentale aux débuts des années 1990, tandis que la ville traverse une grave période de troubles suite à l'indépendance du pays. Regorgeant de belles intentions, le scénario s'intéresse à la relation protectrice d'un jeune homme envers son frère.

Dans un registre onirique et jouant avec certaines codes du film d'anticipation, le suédois The Quiet Roar (Henrik Hellström) propose un étrange voyage dans l'inconscient de Marianne, une femme âgée dont les jours sont comptés. Si la superposition de plusieurs temporalités est confuse, le récit jouit d'une douce musicalité à l'image de son écriture soignée. Marianne revient sur les pas de sa jeunesse, lorsqu'elle était une mère de famille détachée et languissante. Elle revit un épisode de vacances durant lequel tous ses gestes préfiguraient son retrait progressif du foyer fondé avec son époux. Une belle réflexion, ponctuée de plans plongeant sur les paysages norvégiens : d'étroites falaises dont la présence se veut à la fois noble et angoissante.

À retenir également : Sitzfleisch, premier long documentaire de la jeune réalisatrice autrichienne Lisa Weber (Takacs Film). Celle-ci raconte un voyage effectué aux côtés de son frère et de ses grands parents. Bien plus qu'un film de famille amateur, Sitzfleisch s'enrichit des intentions à peine voilées de son auteur : confronter la relation conflictuelle entre ses grands parents dont le couple bat de l'aile depuis toujours. En plus de dépeindre des personnages cocasses, cet exercice courageux embrasse avec autant de force le vide séparant deux générations.

Le jury Fipresci du 43e International Film Festival Rotterdam comptait cinq membres: Blagoja Kunovski (Macédoine), Alberto Castellano (Italie), Sasja Koetsier (Pays-Bas), Maria Fosheim (Norvège) et Guilhem Caillard (Canada).

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