03/04/2014 - Rumeurs, semi-vérités et coups de bluff à deux semaines de l'annonce de la sélection officielle

A deux semaines exactement de la révélation de la sélection officielle du 67^ème Festival de Cannes (du 14 au 25 mai 2014), la planète cinéphile parisienne bruisse de rumeurs mêlant semi-vérités et "intox", une nébuleuse d'autant plus dense que plusieurs candidats sérieux (notamment français) à une belle place dans la vitrine de la Croisette n'ont pas encore été visionnés. Ce qui est certain en revanche, c'est que le délégué général Thierry Frémaux est actuellement à l'oeuvre au-dessus d'un berceau particulièrement séduisant sur le papier, notamment du côté de l'offre européenne et en dépit d'une représentation asiatique que l'on chuchote un peu restreinte cette année.

Parmi les échos les plus récents au petit jeu des conjectures, La chambre bleue de Mathieu Amalric prendrait la direction de la Quinzaine des réalisateurs et Bird People de Pascale Ferran serait toujours en course, après visionnage, pour une place en compétition. Mais la lutte française commence à peine et promet d'être particulièrement féroce avec The Search de l'oscarisé Michel Hazanavicius, Sils Maria d'Olivier Assayas, Saint Laurent de Bertrand Bonello et les outsiders Bande de filles de Céline Sciamma et Eden de Mia Hansen Love. En revanche, le timing du montage risque d'être un peu court pour le long en langue espagnoleRetour à Ithaque de Laurent Cantet.

La liste internationale des prétendants à la Palme d'Or qui tourne en boucle dans les pronostics tous azimuts inclut Deux jours, une nuit du duo belge Jean-Pierre et Luc Dardenne, Sommeil d'hiver du Turc Nuri Bilge Ceylan, The Cut de l'Allemand Fatih Akin, Phoenix de son compatriote Christian Petzold et trois titres britanniques : Jimmy's Hall de l'Anglais Ken Loach, Mr Turner de Mike Leigh et le biopic sur Lance Armstrong de Stephen Frears. S'y ajoutent Maps to the Stars du Canadien David Cronenberg, Leviathan du Russe Andreï Zvyagintsev, Birdman du Mexicain Alejandro González Iñárritu, The Homesman de l'Américain Tommy Lee Jones, Foxcatcher de son compatriote Bennet Miller, Still the Water de la Japonaise Naomi Kawase, Coming Home du Chinois Zhang Yimou. Il n'est pas sûr par contre que le Canadien Xavier Dolan puisse boucler le montage de Mommy pour postuler à temps.

Parmi les nombreux films également à suivre de près, on peut mentionner A Pigeon Sat on a Branch Reflecting on Existence du Suédois Roy Andersson, Tourist de son compatriote Ruben Ostlund, Geronimo de Tony Gatlif, Le procès des Israéliens Ronit et Shlomi Elkabetz, L'institutrice de leur compatriote Nadav Lapid, Métamorphoses de Christophe Honoré, Welcome to New York d'Abel Ferrara, Le meraviglie de l'Italienne Alice Rohrwacher, le documentaire The Salt of the Earth du duo Wim Wenders - Juliano Ribeiro Salgado, Mon amie Victoria de Jean-Paul Civeyrac, Magical Girl de l'Espagnol Carlos Vermut, Hermosa juventud de soon compatriote Jaime Rosales, I Am Here du Danois Anders Morgenthaler, Box du Roumain Florin Serban, Mr Kaplan de l'Uruguayen Alvaro Brechner, un film encore sans titre de l'Argentin Lisandro, Goodbye To Language 3D de Jean-Luc Godard et la mini-série P'tit Quinquin de Bruno Dumont. Un premier long britannique aurait séduit la Quinzaine des réalisateurs (peut-être, sous toutes réserves, Catch Me Daddy de Daniel Wolfe) et les premiers et seconds longs métrages français devraient être à la fête cette année dans les sections parallèles, étant donnée la richesse de proposition avec entre autres Angélique du trio Marie Amachoukeli - Claire Burger - Samuel Theis, Les combattants de Thomas Cailley, Hippocrate de Thomas Lilti ou encore Qui vive de Marianne Tardieu . Autant de titres avancés qui ne sont évidemment que la crête d'une vague de candidats plausibles à un voyage sur la Croisette qu'il ne sert à rien de lister au risque de faire virer le jeu des pronostics au catalogue extra-large.

Entré dans la dernière ligne droite des visionnages, Thierry Frémaux et ses homologues de la Quinzaine et de la Semaine de la Critique sont désormais les seuls à avoir en mains tous les cartes d'une édition cannoise 2014 qui, quoi qu'il arrive, promet beaucoup.