28/10/2014 - Ce festival presque sexagénaire va permettre aux professionnels du métier de discuter du rôle des documentaires, au-delà de la guerre des médias actuelle

La 57ème édition du Festival international du documentaire et de l'animation DOK Leipzig a démarré hier sur la projection du documentaire d'intérêt politique Citizenfour [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], de Laura Poitras. Dans ce film, la réalisatrice et productrice forte d'une nomination aux Oscars (pour My Country, My Country) explore les premières journées qui ont suivi l'éclatement du scandale de la NSA. Le spectateur est plongé au coeur de l'action, car le dénonciateur Edward Snowden l'a contactée pour la première fois à ce moment-là, via Tor (un réseau de tunnels virtuels permettant à ses utilisateurs de mieux protéger leurs communications par Internet), et qu'on assiste aussi à l'interview par Glenn Greenwald et Ewen MacAskill de Snowden depuis sa chambre d'hôtel, à Hong Kong.

Ce thriller a été produit par Praxis Films, en coproduction avec les chaînes publiques allemandes Norddeutscher Rundfunk and Bayerischer Rundfunk. Poitras ne pouvait pas être à Leipzig pour l'ouverture du festival, mais elle y donnera sa première conférence de presse allemande ce jeudi.

Jusqu'au 2 novembre, DOK Leipzig va présenter 368 films représentant 62 pays, dont 41 en avant-première mondiale. La sélection officielle comprend cinq sections compétitives qui s'adressent respectivement aux documentaires internationaux, aux documentaires allemands, aux jeunes réalisateurs, aux courts métrages documentaires et aux films d'animation. La compétition internationale pour les documentaires réunit 12 titres venus de 12 pays. Au-delà de Citizenfour, on peut citer Maidan [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film]de l'Ukrainien Sergei Loznitsa et In the Basement [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film], de l'Autrichien Ulrich Seidl. Ces films se disputeront la Colombe d'or, un prix assorti de 10 000 euros.

La compétition internationale à destination des films d'animation propose un éventail d'oeuvres très vaste sur le plan artistique comme d'un point de vue technique : 34 productions sont en lice qui représentent 16 pays et vont de la peinture à l'animation de silhouettes et aux figurines en argile. 

DOK Leipzig va aussi confronter les oeuvres de réalisateurs ukrainiens et russes d'opinions différentes sur la crise russo-ukrainienne. Dans le cadre du volet DOK Talk Special, des cinéastes comme Sergei Loznitsa et Anastasia Lobanova débattront de la manière dont les documentaires peuvent se positionner pour transcender la guerre des médias actuelle.

DOK Leipzig doit en grande partie son excellente réputation au niveau international à l'engagement de son directeur, Claas Danielsen, qui dirige aussi la société Leipziger Dok-Filmwochen GmbH. Après dix ans à la tête du festival, le 1er janvier prochain, ce dernier va cependant passer la main à l'experte en documentaire finlandaise Leena Pasanen. 

(Traduit de l'anglais)