15/05/2003 - Le nouveau film du chilien partage la critique: pour ses fans il est le meilleur, mais pour beaucoup d’autres il est incompréhensible

Début des classiques controverses cannoises avec la projection jeudi 15 mai du premier film de la compétition officielle, Ce Jour-la de Roul Ruiz.
Adoré par les uns qui le classent déjà comme son meilleur film depuis longtemps, violemment rejeté par les autres, Ce jour-là retrace une histoire d'héritage contesté avec tueur à gages et meurtre surprise à la clé, sur fond de Suisse sous contrôle militaire. Une fable surréaliste à l'humour grinçant interprété par Elsa Zylberstein, Bernard Giraudeau et Michel Piccoli, bien dans la lignée de l'oeuvre de l'imprévisible Raoul Ruiz qui a revendiqué devant la presse son «sens de l'humour un peu bizarre» et son désir de «jouer avec les automatismes des spectateurs en leur présentant des personnages méchants qui au fond ne sont peut-être que des patriotes».
Grand habitué de la Croisette où il déjà présenté 8 films dans les sections parallèles et 4 en sélection officielle, le cinéaste chilien naturalisé français aime déconcerter le public. Même au niveau de la production, le film a étonné puisqu'il représente la Suisse qui n'avait pas été à l'honneur depuis longtemps sur la Croisette. Produit par Light Night avec un budget global de 2,44 millions d'euros, Ce jour-là a été coproduit à hauteur de 20 % par les français de Gemini Films. Deux sociétés de production dirigés par Paolo Branco qui s'est multiplié pour trouver les financements nécessaires : Avance sur recettes suisse, investissement de 500 000 euros de la chaîne française France 3 (coproduction et droits et droits de diffusion), aide d'Eurimages... Un travail qui a permis aux festivaliers d'entrer une fois de plus dans l'univers étrange de Raoul Ruiz avec un film qui sera distribué le 4 juin sur les écrans français par Gemini films.