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En Compétition - Tiresia

par 

- Bonello transforme le devin aveugle en un transsexuel brésilien de la banlieue de Paris. La critique en est déconcertée

Polémique en perspective pour Tiresia, le troisième long-métrage du Français Bertrand Bonello dont les projections de presse lundi 19 mai ont déclenché des réactions d'admiration ou de rejet total. Il faut dire que le cinéaste affiche son style ultra-personnel qui avait déjà étonné la Croisette en 2001 avec la victoire du Pornographe à la Semaine de la Critique. Tiresia poursuit ce travail original en adaptant au monde contemporain un mythe grec.

Transsexuel brésilien, Tiresia est séquestrée par Terranova, un étrange esthète. Privée d'hormones, elle se transforme en homme et Terranova lui crève les yeux et l'abandonne. Tiresia développe alors des dons de voyance qui font de lui une sorte de prophète jusqu'à sa mort accidentelle.

Filmant à la perfection sur un rythme ralenti, Bertrand Bonello prend tous les risques artistiques pour imposer son cinéma venu d'une autre planète. Un parti-pris qui en indispose beaucoup mais qui le classe dans une catégorie où il est seul à concourir. Par ailleurs, Tiresia confirme le talent de l'acteur français Laurent Lucas qui joue deux rôles dans le film (Terranova et un prêtre) après sa prestation remarquée dans Qui a tué Bambi?. Et pour incarner la facette féminine de Tiresia, la brésilienne Clara Chovaux fait des débuts détonnants. Produit par Haut et Court et coproduit notamment par la chaîne Arte pour un budget global de 2,18 millions d'euros, Tiresia n'a sûrement pas fini d'alimenter les controverses cannoises.

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