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CANNES 2003 Des Plumes dans la tête

La Belgique inédite de De Thier

par 

- Bel accueil pour le premier long-métrage du réalisateur Wallon: une histoire dramatique, traversée par une mort douloureuse, situé dans les lieux d’enfance de l’auteur

SPECIAL CANNES 2003


Cannes a réservé un bel accueil au film Des plumes dans la tête [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
du cinéaste belge Thomas de Thier, présenté dans la Quinzaine des Réalisateurs. Petite ville de Wallonie, Genappe voit les bassins de décantation de sa sucrerie accueillir tantôt les déchets pourrissant des betteraves, tantôt les magnifiques oiseaux migrateurs faisant halte entre la Scandinavie et l'Afrique. La vie y semble simple et paisible. Blanche et Jean-Pierre forment un couple parfait. Ils s'aiment tandis que leur petit garçon, Arthur, s'invente des histoires. Jusqu'au jour où un drame irréversible bouscule leur existence : Arthur se noie dans les bassins, Blanche sombre dans la folie. Pour son premier long métrage, Thomas de Thier a choisi un cadre qu'il connaît bien, les bassins de décantation à quelques kilomètres de chez lui, où, adolescent, il allait observer les oiseaux. « Les déchets de betteraves y sont rejetés et se transforment en boue qui attire les oiseaux migrateurs » explique-t-il. « Les eaux ont la couleur de la rouille, elles sont parfois noires, il y a des arbres morts qui émergent, partout les berges sont envahies de végétation. C'est un endroit qui ressemble un peu à ceux de L'enfance d'Ivan de Tarkovsky. Je rêvais de venir au bord des bassins avec une caméra et d'y filmer le passage des saisons. Quand un lieu vous inspire, l'histoire vient toute seule ». Pour cette histoire tragique, Thomas de Thier use d'un mode lyrique empli de poésie. Chaque image vaut un poster. Chaque plan caresse la vie avec émotion, ponctué par une musique classique ou des chants a capella et les cris des oiseaux migrateurs. Dans cette nature paradisiaque que le cinéaste nous dévoile, il amène d'autant mieux sa tragédie où l'image va prendre le pas sur la parole. Les couleurs feutrées de l'herbe verte, des oiseaux s'abreuvant au bord de l'eau, vont faire place aux eaux sales d'un hiver gris et hostile, par la brillante photographie de Virginie Saint-Martin. Le personnage de Blanche (interprété avec justesse et précision par Sophie Musier) sombre progressivement dans un mutisme, dans une folie qui l'éloigne de la réalité pour vivre avec un fils imaginaire qui va monopoliser tous ses sens 24 heures sur 24. Des plumes dans la tête est produit par Nicolas Meyer (Magellan Production – Belgique), Jacques Bidou et Marianne Dumoulin (JBA Production – France). Les ventes internationales sont assurées par Films Distribution.

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