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INDUSTRIE Royaume-Uni

Les réalisatrices ont du film à retordre

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- Un rapport intitulé “Cut Out of the Picture” revèle qu’Outre-Manche, seulement 13,6% des metteurs en scène actifs cette dernière décennie étaient des femmes

Les réalisatrices ont du film à retordre

Un rapport commandé par l’association de réalisateurs britannique Directors UK fait la lumière sur la mesure de l’écart entre les sexes dans l’industrie du film locale. Cette étude, intitulée “Cut Out of the Picture”, a pris en compte 2591 films sortis entre 2005 et 2014 et déterminé que seuls 13,6% de ces films étaient l’oeuvre de réalisatrices. Il ressort aussi du rapport qu’en moyenne, les réalisatrices font moins de films au fil de leur carrière que leurs collègues de sexe masculin, et qu’après un premier film, elles sont bien moins susceptibles d’avoir l’opportunité d’en faire un deuxième, un troisième et a fortiori un quatrième. Par ailleurs, plus le budget du film est important, moins il est probable qu’une femme sera choisie pour le réaliser – et même quand on embauche des réalisatrices pour ce type de projet, elles sont grossièrement cantonnées à certains certain genres. En 2007, 32.9% des films réalisés grâce à des financements publics d’origine britannique l’ont été par des femmes ; en 2014, le chiffre est tombé à 17% seulement. L’étude suggère qu’en l’absence de preuves que cette disparité est le résultat d’un effort délibéré, conscient et organisé pour exclure les femmes, on peut l’imputer à des préjugés inconscients. 

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La cinéaste Sarah Gavron, encensée pour Suffragette [+lire aussi :
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, a commenté : “C’est saisissant et tout à fait choquant de voir ces chiffres. Depuis la fin de mes études de cinéma en 2000, je m’attends à voir les chiffres relatifs à la position des femmes progresser, mais la situation ne s’arrange pas. Cette étude montre à quel point il est important de trouver des manières de soutenir les femmes réalisatrices après leurs études de cinéma ou après leur premier court-métrage pour qu’elles soient pas oubliées et puissent faire un premier long-métrage, puis un deuxième et un troisième. C’est de voir des films réalisés par des femmes qui m’a donné l’audace de tenter ma chance. Avoir des modèles est essentiel pour développer et encourager la génération de réalisateurs qui nous suivra”.

Susanna White, qui lance le 13 mai dans les salles britanniques Our Kind of Traitor [+lire aussi :
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(lire l’article), trouve perturbant de “voir en noir sur blanc l’étendue et la tenacité de cette discrimination”. “C’est pour cela, estime-t-elle, que cette étude est importante : elle propose des recommandations claires sur la manière de s’y prendre pour commencer de redresser la barre”. 

Les trois recommandations contenues dans le rapport sont les suivantes : viser la parité à 50/50 au niveau des financements publics d’ici 2020 ; modifier les aides fiscales aux films britanniques de manière à ce qu’ils favorisent la diversité ; lancer une grande campagne dans toute l’industrie du film britannique pour y rééquilibrer la situation des deux sexes. 

Oliver Parker, auquel on doit le film à succès lancé cette année Dad’s Army, se dit “totalement favorable aux recommandations de Directors UK. Ils viennent d’envoyer un message fort et important sur la nécessité de faire changer les choses. La premier défi est d’identifier le problème vers lequel le rapport pointe le doigt sans ménagement. Il est crucial de bien informer l’industrie sur la question, afin d’agir ensemble. Sur le long terme, l’industrie du film britannique a besoin de se renforcer. Notre pays n’est jamais aussi bon que quand il fait place à la diversité et qu’il encourage l’individu. Et puis c’est vraiment débile d’exclure 50% des gens de la discipline pour laquelle ils ont été formés”.

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(Traduit de l'anglais)

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