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JIHLAVA 2016

Normal Autistic Film : voir les aspects positifs

par 

- Le film de Miroslav Janek sur le syndrome d’Asperger explore en profondeur les esprits de ses personnages, au lieu de les réduire à leur maladie

Normal Autistic Film : voir les aspects positifs

Miroslav Janek compte parmi les documentaristes les plus en vue de République tchèque. Après avoir fait ses débuts comme monteur pour Godfrey Reggio, il a réalisé des longs-métrages encensés, comme Citizen Havel [+lire aussi :
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(2008), Burning (2012) et The Gospel According to Brabenec (2014). Tous ces films ont été projetés au Festival international du documentaire de Jihlava, où son dernier en date, Normal Autistic Film [+lire aussi :
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, vient de participer dans la section Joie tchèque.

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Le film se penche sur le syndrome d’Asperger à travers les cas de cinq enfants et adolescents affectés par cette différence, que Janek préfère considérer dans ses aspects positifs plutôt que d’insister sur les handicaps qui en résultent indéniablement. Dans une des premières scènes, Lukaš, un adolescent, regarde sur YouTube un cours donné par un expert qui décrit les conséquences sociales du syndrome en termes de conflit entre les “neuro-normaux” et les “neuro-différents”, mais c’est la seule explication médicale que fournit le film.

Lukaš est vraiment un bon personnage pour commencer ce film, et le fait qu’il regarde des vidéos sur internet correspond bien avec sa cinéphilie, son sens de l’humour expressif et très original, et son attrait pour le spectacle.

Un autre garçon, Denis, a des talents musicaux – il n’est pas rare en effet que les sujets autistes aient ce don, et chantent parfaitement juste. Ses interprétations au piano de morceaux d’Orff et Chopin vont de fait servir de motifs musicaux récurrents tout au long du film.

L’autisme de Majda n’a été diagnostiqué que quand elle avait 13 ans. À présent, elle en a 17 et voit le monde sous un jour très sombre. Dans la scène d’ouverture du film, elle se tient même sur une passerelle au-dessus d’une voie ferrée, prête à se suicider. Pourtant, elle est aussi douée d’une étonnante créativité et sait exprimer sa rage dans des chansons de hip-hop amateur, mais intelligentes et saisissantes.

Hamid et Marjam, plus jeunes, sont frère et soeur, et doublement exposés aux discriminations du fait des origines de leurs parents (la mère est à moitié soudanaise, le père est né au Daghestan). Marjam aime les poneys, parle parfaitement anglais et raisonne volontiers sur sa place dans la société. Hamid est plus pessimiste, nihiliste même, mais cette attitude se transforme parfois en un optimisme sans bornes rafraîchissant, qui surprend d’autant plus.

La décision de Janek de bâtir son film sur des discussions amicales avec ces jeunes et certains de leurs proches (et non sur des interviews d’un format classique), additionnées de passages audiovisuellement créatifs qui rendent compte de sa perception des enfants et de la perception qu’eux ont du monde, a donné lieu à un film intéressant et optimiste. Le montage reproduit bien la succession de hauts et de bas qui caractérise l’humeur des sujets atteints du syndrome d’Asperger.

Normal Autistic Film a été coproduit par Mimesis Film et la Télévision tchèque. Les ventes internationales de ce titre sont assurées par Taskovski Films.

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(Traduit de l'anglais)

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