07/09/2017 - VENICE 2017 : Le réalisateur Israélien Amichai Greenberg propose un thriller réussi sur l’Holocauste, avec une dimension universelle, car tout le monde a besoin de savoir où se trouve la vérité

Fort d’une carrière de 15 ans dans l’écriture, la réalisation et la production notamment pour la télévision, aussi bien dans son pays natal qu’à l’étranger, l’Israélien Amichai Greenberg connait bien le circuit de festivals. Il y a deux ans, son moyen-métrage Vice Versa a voyagé à travers le monde en participant à des festivals internationaux, qui avaient principalement pour thème la communauté juive. Cette année, son premier long-métrage, Les Témoins de Lendsdorf [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Amichai Greenberg
fiche film], prend part à la section Orizzonti du 74^e Festival International du Film de Venise.

La nuit du 24 au 25 mars 1945, environ 200 Juifs contraints au travail ont été abattus dans la région de Lendsdorf, un village autrichien. Apparemment, aucun témoin n’aurait assisté au massacre, et l’endroit exact de leur fosse commune est inconnu. Le gouvernement local veut étouffer l’affaire en rénovant la région entière. Yoel Halberstam (Ori Pfeffer) est historien, chercheur principal à l’Institut de l’Holocauste de Jérusalmen et juif orthodoxe. Il tente d’étudier plus profondément ce massacre et de découvrir toutes les preuves cachées que personne ne veut divulguer. Pendant ses recherches méticuleuses, il tombera sur un témoignage classé dont il ignorait l’existence, réalisé par sa mère. Selon son testament, sa véritable identité n’est pas celle que tout le monde connait. Yoel doit chercher la vérité, mais se retrouve piégé dans un dilemme personnel.

Greenberg, qui a également écrit le scénario, est parti des prémisses d’un autre film sur l’Holocauste pour créer un thriller réussi où le drame est toujours enveloppé de mystère. Son personnage principal, Yoel, n’est pas un juif moderne typique, car sa religion, ses traditions et surtout, sa famille passent toujours avant ses besoins personnels. C’est un homme conservateur qui, en théorie, n’accepte aucun des défis que lui propose la vie. Il est cependant prêt à sacrifier une part de lui-même, peut-être celle qui le définit le mieux, pour le bien général et la vérité. En effet, la vérité absolue est le fondement de sa vie. D’un point de vue professionnel, il recherche la vérité qui se cache derrière les faits, et sa religion lui demande de croire en un Dieu unique et absolu. En dépit des conséquences, il doit accepter ou rejeter cette vérité.

Cet antihéros parfait est l’élément central de Les Témoins de Lendsdorf ; il voit tout ce qui l’entoure s’effondrer, mais il continue à suivre son chemin en silence pour rester fidèle à son intégrité personnelle et religieuse. C’est un équilibre constant qu’il doit atteindre et maintenir, car les deux mondes coexistent et l’entourent. Jérusalem est moderne, laïque, austère, bruyante, progressiste et conforme à l’esthétique et aux gens de l’institut, mais elle est aussi claustrophobique, détériorée, conventionnelle, calme et démodée, tout comme les quartiers orthodoxes dans lesquels vit le personnage principal. La société israélienne possède deux facettes, qui n’ont généralement rien en commun, à l’exception de la mémoire historique collective. C’est leur seul point de référence pour le passé et l’avenir, et Yoel croit que cela devrait être préservé avant toute autre chose.

Les Témoins de Lendsdorf est une coproduction entre l’Israël et l’Autriche de Yoav Roeh, Aurit Zamir (Gum Films), Sabine Moser et Oliver Neumann (Freibeuter Film). Le film a reçu le soutien du Fonds pour le cinéma de Jérusalem, du Fonds Israélien pour le cinéma et de l’Institut du Film Autrichien. Intramovies (Italie) assure les ventes internationales du film.

(Traduit de l'anglais)